Après de longues semaines d’interruption, le procès de Laurent Gbagbo à la CPI reprend ce lundi. L’ex-chef de l’Etat et son ancien bras droit Charles Blé Goudé sont poursuivis devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité. Cette nouvelle session doit durer deux semaines, pas plus, en raison d’un calendrier d’audiences très chargé à la CPI. Deux semaines au cours desquelles l’accusation va poursuivre la présentation de ses témoins.
Un sixième témoin de l’accusation est attendu à la barre ce lundi. Comme toujours à la CPI, pas question de divulguer son identité avant le début de l’audience, ni de préciser s’il témoignera à visage découvert.
On sait en revanche qu’il doit être entendu sur 85 documents, dont des vidéos. Jusqu’à présent, ce sont essentiellement des victimes de la crise qui ont témoigné, à l’exception notable du dernier témoin en date, « Sam l’Africain », comme il se fait appeler, présenté par l’accusation comme un insider, censé donc décrire le système Gbagbo de l’intérieur. Pour étayer la thèse de l’accusation d’un plan meurtrier mis en place de longue date par l’ex-président.
Le rôle de la France dans la crise ivoirienne
Mais si l’homme d’affaires libano-ivoirien a effectivement livré quelques éléments à charge, il a aussi longuement pris la défense de Laurent Gbagbo. Au point que le procureur a envisagé de le déclarer « témoin hostile ». « Sam l’Africain » faisait partie des quatre témoins protégés dont l’identité avait été révélée par inadvertance au tout début des audiences.
Autre question au cœur de ces premiers mois de procès : le rôle de la France dans la crise ivoirienne. Et ce n’est pas une surprise, les avocats de l’ex-président ivoirien dénoncent l’ingérence de Paris. C’est même l’un de leurs principaux axes de défense
AF.