Les exposants Abdoul Aziz Diallo, juriste et Souleymane Diallo, administrateur du groupe de presse Lynx/Lance, ont eu à informer les journalistes sur les incohérences constatées entre les lois portant sur la presse.
D’éclairer sur la question Abdoul Aziz Diallo : « on est entrain justement de parler de l’incohérence qu’il y a entre les lois sur la presse, la cybercriminalité et le code pénal révisé. Et, nous pensons que si déjà on doit reformer le secteur de la justice, on doit harmoniser les lois aussi qui doivent régir la population, en l’occurrence les médias. Surtout que ces mêmes lois servent d’instrument de travail pour les juges pour leur faciliter le travail. On a estimé que s’il y a des définitions des mêmes questions, posées différemment dans des lois différentes, ça va poser énormément de problèmes d’interprétation », a soutenu le juriste.
De poursuivre : « On veut que les définitions et les lois sur la cybercriminalité, le code pénal et la Loi L/02 soient harmonisées, notamment sur les questions d’outrage. D’ailleurs que l’outrage soit complètement décriminalisé, qu’on n’inflige pas des peines d’emprisonnement parce qu’un journaliste a outré un homme public. Il y a aussi les questions de diffamation. Du moment où il y a des définitions de ces questions-là dans la Loi L/02 qui régit spécifiquement la presse, nous pensons que ce n’est pas nécessaire de proposer une autre définition. Parce que la loi sur la cybercriminalité, le législateur pouvait se contenter de faire des renvois dans la Loi L/02, au lieu de définir les mêmes infractions avec des peines différentes dans une autre loi. On aurait juste pu faire un renvoi, comme çà, les dispositions de la Loi L/02 s’appliquent .Quand on parle d’atteinte à l’ordre public, d’informations classées secret-défense, d’offense ou autre. On doit au moins déterminer par exemple les informations à ne pas divulguer. Donc la loi n’est pas claire sur ces questions. Nous avons demandé à ce que le législateur ( député) définisse clairement les choses et que les principes soient clairement posés pour ne pas que le juge soit amené à interpréter la loi à chaque fois que des questions d’outrage sont posées. Parce que les journalistes ne doivent pas aller en prison, donc que le juge soit amené à utiliser une loi qui est incohérente », a recommandé le juriste.
Pour votre rappel, les députés de l’Assemblée nationale avaient massivement voté, le jeudi 2 juin 2016 , l’adoption de la loi sur la cybercriminalité.
Si ces loi sont promulguées elle vise à restreindre presque la totalité des libertés accordées aux journalistes.
Alors les journalistes doivent se lever comme un seul homme, pour que des clarifications soient apportées sur ces lois avant leur promulgation par le président de la République.
Sanoh Sekou Cheick 664 02 06 59