Deux assaillants ont tué un prêtre et blessé un fidèle grièvement en pleine messe , ce mardi 26 juillet, lors d’une prise d’otages dans une église à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Ils ont été abattus par la police. Le groupe État islamique a revendiqué cette attaque. L’un des deux hommes a été formellement identifié comme étant Adel K..
■ Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prôné « solidarité et coopération en Europe pour combattre la barbarie », dans une lettre de condoléances adressée mardi soir au président français François Hollande. « La Commission européenne est pleinement mobilisée, aux côtés des autres institutions européennes pour apporter tout son soutien à la France dans ces moments douloureux », a-t-il ajouté.
■ Par dizaines les habitants se sont rendus ce mardi soir à la mairie de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) pour rendre hommage au père Jacques Hamel. Devant l’édifice municipal, de pierres et de briques, des dizaines de bougies ont été allumées. Quelques petits bouquets ont été déposés.
■ Le procureur de la République de Paris, François Molins, s’est exprimé en direct du palais de justice.
Selon lui, « deux individus porteurs d’armes blanches » sont entrés à 9h25 dans l’église, en prenant en otage six personnes : le prêtre, trois religieuses et un couple de paroissiens. L’une des religieuses a pu s’enfuir pour prévenir la police.
Selon le procureur de Paris, la BAC a d’abord tenté « une négociation à travers la porte arrière » avec les assaillants, puis une « incursion » qui s’est révélée impossible puisque trois otages se trouvaient « en position de rideau ».
François Molins affirme que l’un des individus avait « sur le ventre une fausse ceinture explosive et trois couteaux », et que l’autre tenait à la main un « minuteur de cuisine entouré de papier aluminium ».
L’un des deux auteurs a été « formellement identifié » comme étant Adel Kermiche, a déclaré François Molins avant de décrire son parcours. Le jeune homme avait tenté de se rendre en Syrie à deux reprises. Concernant le second terroriste, son identification formelle est toujours en cours. Enfin, un individu mineur a été placé en garde à vue. Il s’agit du frère cadet d’un individu qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour être parti en Syrie avec les papiers d’identité d’Adel Kermiche.
■ Une messe aura lieu demain mercredi , à 18h15, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en hommage au prêtre tué ce mardi matin, Jacques Hamel. Là-bas, les visiteurs, qu’ils soient catholiques, orthodoxes ou musulmans, avouent leur tristesse et leur indignation.
■ « L’objectif » de l’attentat dans une église catholique est de « provoquer une guerre de religions », a estimé le Premier ministre Manuel Valls sur TF1, peu après l’allocution de François Hollande. « En s’attaquant à un prêtre, à l’Eglise catholique, on voit bien quel est l’objectif: jeter les Français les uns contre les autres, s’attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions », a-t-il affirmé.
■ Le déplacement de François Hollande mercredi à Prague, en République tchèque, a été annulé. Le chef de l’Etat devait s’entretenir avec les autorités tchèques concernant les mesures de relance de l’Union européenne qui doivent être examinées le 16 septembre prochain à Bratislava par les Vingt-Sept lors d’un sommet « post-Brexit ». Cette visite avait déjà été annulée une première fois après l’attentat qui a fait 84 morts à Nice le 14 juillet.
■ François Hollande s’est exprimé depuis l’Elysée et a dénoncé « un acte impardonnable » qui est « une nouvelle épreuve pour la nation ». « Tuer un prêtre, c’est profaner la République, qui garantit la liberté de conscience. C’est semer l’effroi, car ce que veulent les terroristes, c’est nous diviser, nous séparer, nous déchirer », a-t-il déclaré le président français depuis l’Elysée.
« Face à cette menace, qui n’a jamais été aussi grande en France comme en Europe, le gouvernement fait preuve d’une détermination absolue. Il mobilise tous les moyens humains et matériels. Le gouvernement applique et appliquera avec la plus extrême fermeté les lois que nous avons fait voter. Mais je le dis clairement : restreindre nos libertés, déroger à nos règles constitutionnelles n’apporterait pas d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme et affaiblirait à coup sûr la cohésion si précieuse de notre nation », a affirmé François Hollande.
Le président a renouvelé son appel à « faire bloc » face une guerre qui sera longue et face à laquelle la démocratie constitue selon lui « un bouclier ». « Je vous l’assure, cette guerre nous la gagnerons », a-t-il conclu.