Une année s’en va , une année commence . L’heure est au bilan des différentes activités réalisées au cours de cette année 2016. Le Ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime n’est pas en reste. C’est pourquoi le Ministre de tutelle Monsieur André Loua a accepté de nous accordé une interview à nos confrères de la cellule de communication du gouvernement pour qu’il puisse nous faire le bilan d’une année de gestion à la tête de ce département. Lisez…
Monsieur le ministre bonjour (……), disons qu’il y a juste 1 an que vous avez été nommé à la tête de ce département le 5 janvier dernier. Avant de faire le bilan rappelez-nous l’état des lieux du ministère à votre arrivée ; c’est-à-dire quel héritage avez-vous trouvé au sein de ce département ?
André Loua : c’est une question extrêmement importante. Au moment où je prenais service le 06 janvier 2016, le département des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime était en sérieuse difficultés. Cela se justifie ne serait-ce que par l’inscription de la Guinée sur la liste noire de l’union européenne comme pays tiers non coopérant. Ce qui voulait dire qu’on avait aucune considération pour la réglementation internationale en matière de pêche et que tout se passait chez nous ici comme si on évoluait en vase clos. Donc c’est un département en sérieuses difficultés que j’ai hérité.
J’ose croire que tout acte que vous posez pour le compte de ce département est tributaire d’une feuille de route, alors faîtes-nous en le résumé M. le ministre ; quelles ont été les grandes lignes de cette feuille de route je veux dire ?
Au fait le premier ministre, chef du gouvernement avait assigné à chaque ministre une lettre de mission que nous pouvons appeler feuille de route. C’était le plan d’action pour l’année 2016 que tous les ministres devaient observer pour qu’ils puissent s’acquitter de leur mission. En ce qui concerne essentiellement le Ministère des pêches, il avait été indiqué dans cette lettre de mission que notre priorité des priorités c’était de renouer le contact avec nos partenaires de l’Union Européenne pour que la Guinée puisse être désinscrite sur leur liste noire comme pays tiers non coopérant. Au-delà de cette mission, il était aussi question de s’assurer que les populations guinéennes sont suffisamment ravitaillées en produits halieutiques et que les ménages guinéens devraient pouvoir accéder à ces produits à des prix qui défient toute concurrence. Il y avait aussi le problème d’organisation institutionnelle. Il fallait réorganiser le ministère et essayer de redynamiser les activités du département. C’est ce que nous avons voulu faire avec l’appui et le soutien personnel du Président de la République d’où la facilité du travail et l’atteinte des résultats que nous vivons aujourd’hui.
Monsieur le ministre, relativement à votre feuille de route qu’est-ce que vous avez pu faire concrètement à l’actif de votre département ?
Le premier bilan qu’on peut tirer déjà c’est le fait que la première mission à savoir désinscrire la Guinée sur la liste noire de l’Union Européenne, ce résultat a été obtenu le 10 octobre dernier. Depuis cette date la Guinée n’est plus pays tiers non coopérant. Ça veut dire que nous avons observé la rigueur dans la nouvelle gouvernance du secteur et que tous les principes de bonne gestion, d’exploitation rationnelle et durable des ressources ont été observés et que nos partenaires de l’Union européenne sont complètement satisfaits. C’est un résultat flatteur et nous mettons cela à l’actif du chef de l’Etat parce que c’est lui qui s’est personnellement impliqué et c’est sa vision que nous avons essayé de mettre en pratique pour atteindre ce résultat.
Au-delà de cette performance, nous avons aussi pris en main la bonne gestion des ressources de l’Etat. Comme vous le savez, les années passées, le maximum annuel qu’on enregistrait en termes de revenu de l’Etat en matière de pêche variait entre 15 et 25 milliards de nos francs. Et aujourd’hui on peut dire sans risque de se tromper que ce résultat que nous avons enregistré aux environs de 34 milliards est une performance jamais égalée au niveau de la pêche. C’est l’un des bons résultats auxquels nous avons abouti lorsque nous avons changé la gouvernance du secteur.
Si je vous demandais de préciser ces quelques acquis en termes de pourcentage quelle estimation feriez-vous ?
C’est environ 15 pourcent du budget que nous avons demandé par ce que c’est 15 milliards qu’on a demandé de plus pendant qu’on a doté le ministère de 33 milliards. Donc voilà l’écart qui nous permettra d’atteindre nos objectifs en 2017.
Durant les 12 mois de l’année qu’est-ce qui n’a pu être fait et qui devait l’être ?
Nous avons voulu rénover l’ensemble des débarcadères du littoral mais très malheureusement nous n’avons pas pu réaliser tout ça. Nous avons voulu aussi permettre la construction d’autres infrastructures comme à Kamsar par exemple le hangar pour les mareyeuses afin de leur permettre de vendre le poisson en toute salubrité. Nous avons voulu aussi lancer la nouvelle structure du ministère, malheureusement nous n’avons pu obtenir l’aval pour cela. Beaucoup de chantiers n’ont pas pu être finalisés. Le projet par exemple de développement d’un port industriel de pêche qui est en cours de finalisation. Nous sommes à la recherche de partenaires qui pourraient nous aider à construire ce port parce qu’on n’en a pas. Imaginez en Mauritanie, ils ont trois ports industriels de pêche. Ce qui fait que ce pays se passe de la vente de licences et fait la gestion des stocks. Donc voilà les chantiers que nous avons voulu réaliser en 2016 mais que l’état de l’économie ne nous a pas permis et que nous espérons nous racheter vers 2017.
Monsieur le ministre quelles sont vos perspectives pour l’année 2017 ?
Nous voulons d’abord maintenir le rythme que nous avons observé depuis janvier, à savoir assurer une surveillance accrue de notre zone économique exclusive, renforcer les capacités de notre centre national des sciences halieutiques pour une évaluation correcte et régulière du stock des ressources halieutiques, permettre à notre office nationale d’inspection sanitaire des produits de la mer d’avoir les capacités d’inspecter et de valider la norme des produits que nous allons exploiter vers l’Union Européenne, renforcer dans les faits la coopération entre l’Union Européenne et la Guinée pour que cela se traduise par l’exportation des produits halieutiques guinéens vers les marchés européens. Chose qui nous permettra de rapatrier les devises pour le bien de l’économie guinéenne.
La Guinée pouvait se passer des mines si le ministère des pêches était bien équipé, déclaration de Monsieur André Loua lors de son passage devant les élus du peuple. Est-ce une simple déclaration ou une réalité ?
Je l’ai dit avec conviction et j’ai ajouté toute chose étant égale a par ailleurs. Ça veut dire que si nous investissons massivement dans la pêche pour garantir la surveillance de nos eaux ou aller arraisonné les délinquants qui vont faire face au payement d’amendes extrêmement élevées pour le trésor public guinéen. Si nous investissons dans notre navire de recherche scientifique qui nous permettrait de déterminer avec précision le stock de produits halieutiques que nous disposons pour pouvoir programmer une exploitation responsable. Si nous pouvons investir dans la construction d’un laboratoire, si nous pouvons investir dans la formation de nos observateurs, de nos inspecteurs et tous les cadres du département pour qu’ils soient capables de faire face à une exploitation responsable des ressources halieutiques. Si nous disposons de tous les moyens de nos ambitions, je le dis sans risque de me tromper que dans un an ou deux le secteur des pêches va être le moteur de notre économie dans la mesure où nous avons des ressources renouvelables tandis que les mines sont très généralement des ressources non renouvelables.
Monsieur le Ministre un mot de votre part pour clôturer notre interview
C’est d’abord de souhaiter à tout le peuple de Guinée, bonne et heureuse année 2017. A toutes les familles guinéennes, aux femmes, aux hommes et aux enfants de la Guinée je formule pour tout le monde les vœux de bonne année, de santé, de prospérité et surtout de paix par ce que rien ne pourra se faire de solide dans notre paix sans paix.
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