Des résidus de glyphosate, substance classée « cancérogène probable » par une agence de l’ONU, ont été retrouvés dans les urines d’un échantillon de 30 Français, dont l’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho et la chanteuse Emily Loizeau. Une occasion de plus pour l’ONG Générations Futures, qui a commandé ces tests, de tirer la sonnette d’alarme pour faire interdire l’utilisation des désherbants contenant cette matière active.
Contrairement au Centre international de recherche sur le cancer, l’Agence européenne des produits chimiques a estimé en mars dernier que le glyphosate ne devait pas être classé comme cancérogène.
En attendant un nouvel avis scientifique, la Commission européenne a prolongé l’autorisation du pesticide jusqu’à la fin de l’année. Elle devrait par la suite prendre la décision d’interdire ou pas cette molécule qu’un collectif d’ONG et d’associations considère comme dangereuse pour la santé.
Pour François Veillerette, président de l’ONG Générations Futures à l’origine des tests en France, ces résultats vont aider les pays européens à prendre la bonne décision.
« Tout le monde ne sait sans doute pas chez les décideurs européens que l’ensemble de la population européenne est contaminée par le glyphosate. Les Français le sont, on vient le montrer. Une équipe scientifique a démontré la même chose en Allemagne l’année dernière. Et on n’a pas de doute que dans les autres pays européens, c’est la même chose. Que le produit soit dangereux, c’est une chose. Que tout le monde y soit exposé, ça rajoute une préoccupation supplémentaire. Donc on espère que la diffusion de cette information va avoir un effet. Et que les scientifiques, les médecins s’emparent de ces données pour que ça puisse faire changer d’avis un certain nombre d’Etats-membres en Europe. »
Générations Futures invite les Européens à signer l’initiative citoyenne qui doit recueillir au moins un million de signatures en une année dans sept pays de l’Union, pour demander l’interdiction du glyphosate.
Cheick