Ces derniers moment on constate la présence dans certains champs agricoles du pays d’une nouvelle espèce de chenilles qui attaque les graminées (cannes à sucre, maïs etc.). Cette situation ne laisse pas le ministre de l’Agriculture indifférent. C’est dans ce cadre que Mme Jacqueline Marthe Sultan, et l’ensemble des cadres techniques de son département se mobilisent . Au regard de la menace que constitue l’invasion des champs de maïs en Basse-Guinee et en Moyenne-Guinée par cette « chenille légionnaire d’automne » ou encore appelé Spodoptera frugiperda, moins fréquente dans notre pays, une forte délégation du ministère de l’Agriculture a eu une séance de travail cet après-midi avec le Premier Ministre, Mamady Youla. La ministre de l’Agriculture, Mme Jacqueline Marthe Sultan, entourée des hauts cadres de son département dont les experts de la Protection des végétaux, a expliqué au chef du Gouvernement toute la préoccupation de son département face à ce fléau. Mme Jacqueline Sultan, revenant sur l’historique des menaces de cette année caractérisée par trois vagues successives de chenilles, a fait le point des mesures déjà déployées par ses services et a alerté le Premier ministre Youla sur l’impact négatif que pourrait laisser particulièrement la chenille légionnaire d’automne sur les récoltes de la campagne agricole en cours. « Il y a urgence à prendre une décision idoine » a-t-elle dit au Premier ministre Youla. Mme Sultan prévoit déjà une campagne pour la surveillance épidémiologique et la mise en place des systèmes d’alertes précoces car cette chenille,la Spodoptera frugiperda, a la particularité de parcourir au moins 100 kilomètres par jour. Dr Lancinè Traore, Directeur du laboratoire national de Protection des végétaux de Foulayah-Kindia est longuement revenu, également, sur les caractéristiques de ce papillon nuisible, capable de résister aux grandes pluies, contrairement aux premières chenilles dont l’effet a été maîtrisé par les services techniques du département de l’Agriculture. Ce type de chenilles a aussi été signalé au Liberia voisin et dans dans plusieurs pays africains. Les conséquences sur les rendements agricoles ont fait que la FAO a un programme de lutte contre contre cette chenille vorace, informe-t-il. En dépit d’ailleurs de la « promptitude » des services de la Protection des végétaux dans la riposte contre cette chenille, Dr Lancinè Traoré n’écarte pas pour autant les conséquences sur les rendements agricoles. Les moyens chimiques de lutte à disposition sont onéreux pour les paysans, ce qui nécessite une intervention de l’Etat, a-t-il plaidé. Après avoir posé plusieurs questions, le Premier ministre Youla a visiblement compris l’urgence de la question. M. Youla a demandé à la Ministre de l’Agriculture d’interpeller les services de la FAO et de présenter immédiatement un Plan d’actions de lutte contre ce type de chenilles. Dans la matinée, la ministre de l’Agriculture, Mme Jacqueline Marthe Sultan, avait présidé une longue réunion au cours de laquelle elle a discuté avec les hauts cadres de son département, de cette invasion de quelques champs par les chenilles ainsi que les dispositions utiles à prendre.Fin Notes aux rédactions Source : Document FAO La chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) est un insecte ravageur qui attaque plus de 80 espèces de plantes, causant des dégâts à des céréales d’importance économique telles que le maïs, le riz et le sorgho, mais aussi aux cultures maraîchères et au coton. Elle est originaire des régions tropicales et subtropicales des Amériques. Adulte, elle peut se déplacer jusqu’à plus de 100 km par nuit. Elle pond des œufs sur les plantes, qui éclosent sous forme de larves et commencent à attaquer les plantes. De fortes infestations peuvent entraîner des pertes de rendement importantes. Les agriculteurs des Amériques ont géré le parasite pendant de nombreuses années, mais à un coût important. Nature de la menace et sa propagation en Afrique La légionnaire d’automne a été signalée pour la première fois en Afrique centrale et occidentale au début de 2016 (Sao Tomé-et-Principe, Nigeria, Bénin et Togo), puis à la fin de 2016 et en 2017 en Afrique du Sud, en Angola, au Botswana, au Burundi, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, au Niger, en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Sierra Leone, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe, et l’on s’attend à ce qu’elle soit signalée dans d’autres pays. Bien qu’il soit trop tôt pour savoir l’impact à long terme de la légionnaire d’automne sur la production agricole et la sécurité alimentaire en Afrique, elle risque de causer de dommages et pertes de rendement importants. La légionnaire d’automne ne peut être éliminée en Afrique. Les efforts d’éradication à grande échelle ne sont ni appropriés ni réalisables. Recueillir et analyser les expériences et meilleures pratiques des Amériques aideront à concevoir et à essayer un programme de lutte durable contre la légionnaire d’automne en faveur des petits exploitants en Afrique.
Cheick