Membre de la Société civile du monde rural comme on aime l’appeler ; Jacqueline Marthe Sultan quittera ce département mardi 19 septembre 2017 lors d’une passation de service avec le ministre de l’Agriculture par intérim, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, également ministre Secrétaire général à la Présidence de la République.
En prélude à cet évènement , la ministre sortante de l’Agriculture, Mme Jacqueline Marthe Sultan, a présidé ce lundi sa dernière réunion de cabinet à laquelle étaient présents plusieurs conseillers, directeurs nationaux, généraux et le syndicat des travailleurs du département.
Mme Jacqueline Marthe Sultan a essentiellement porté sa communication sur la mission de supervision de la campagne agricole 2017. Du 10 au 17 septembre 2017, cette mission a sillonné les préfectures de Labé, Lélouma, Koubia, Dalaba et Mamou pour faire une revue à mi-parcours de la campagne agricole.
Dans un résumé succinct, Mme Sultan a étalé à ses collaborateurs des problèmes soulevés par les producteurs, surpris quelques fois, de sa visite dans leurs champs. L’accès difficile aux zones de production, l’attaque des champs par des nuisibles, les problèmes d’aménagement, le faible taux d’utilisation des engrais mis à disposition par l’Etat etc…lui ont été signifiés.
« Partout on demande la route, les aménagements agricoles » explique-t-elle dans la grande salle de réunion du département, évoquant des goulots d’étranglements des paysans de Lélouma.
A Koubia, Mme Sultan a fait le constat de la continuation de la culture sur brûlis, l’érosion et l’appauvrissement des sols, une faible quantité d’engrais utilisée. Dans la localité de Missira, les femmes ont évoqué l’attaque des champs de maîs par le Mildiou et des chenilles.
« On va s’attendre à une baisse de production sur le maîs, la pomme de terre et les cultures maraichères » regrette-t-elle.
A Mali, elle note une urgence absolue sur la filière de la pomme de terre, aussi victime des attaques de nuisibles.
« Il faut des solutions durables et des mesures de contrôle des semences aux frontières » préconise Mme Sultan.
Le spécialiste de la Protection des Végétaux, Dr Lacinè Traoré, après avoir écouté les paysans, a révélé que jusqu’en 2003, il n’y avait aucune existence de ce Mildiou sur les terres de pomme de terre.
« Ce mildiou a été donc importé » tranche la ministre sortante du ministère de l’Agriculture qui a profité également pour interpeller toutes les directions nationales concernées.
Des magasins pleins d’engrais de Labé à Timbi-Madina au barrage de Nombai, aucun pan de sa dernière mission de supervision de la campagne agricole 2017 n’a été occulté.
« Il faut qu’on se donne les moyens pour aller à la rencontre des paysans….Les rapports sont bons mais ne donnent pas toutes les réalités » conseille Mme Sultan.
En arrêtant sa mission jeudi soir, après la publication du décret présidentiel la rappelant « à d’autres fonctions », Mme Sultan a exigé la poursuite de la tournée pour le reste de la mission.
C’est pourquoi la seconde partie du compte-rendu de cette mission avait été faite par le directeur national adjoint de l’Agriculture, M. Sidafa Condé. Le constat sur le chantier du Centre de Doukimagna dans Dalaba et celui du siège de la Coordination du Projet Badea à Mamou, a été fait.
« Une équipe extraordinaire »
Reprenant la parole, Mme Sultan a lancé un véritable débat sur la problématique de rajeunissement du personnel au niveau du ministère de l’Agriculture. Ce « point important » relatif aux ressources humaines, a intéressé plusieurs responsables de services qui ont également donné leurs points de vue.
«Au fond du cœur, depuis que le Président de la République, Pr Alpha Condé, m’a fait l’insigne honneur de me confier la charge de ce département en 2014, j’ai eu une équipe extraordinaire. On m’aura reproché d’être beaucoup rigoureuse, quelques fois brutale, mais sachez que je l’ai faite avec beaucoup d’affection. Je voulais former avec vous une famille » explique Mme Sultan, détentrice d’un Doctorat d’Etat en chirurgie dentaire.
Elle a également expliqué sa « passion pour l’Agriculture » qui remonte dans les temps où elle détenait des plantations au Libéria sous feu Samuel Doe. Après la guerre dans ce pays voisin de la Guinée, elle dit être revenue à Conakry sans que cette passion ne s’éteigne pour ce secteur.
« Soyez ensemble, défendez votre institution ensemble, défendez chacune de vos directions….Ce département a des défis, je dirais extraordinaires à relever. Vous en êtes capables de les relever, si vous êtes ensemble » conseille Mme Jacqueline Sultan.
La prise de photos de famille a clôturé cette réunion de cabinet empreinte de beaucoup d’émotions.
Cellule de communication