La 137ème Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) :Voici le communiqué final

    Au   dernier jour de sa 137ème Assemblée à Saint-Pétersbourg (Fédération de Russie), l’Union interparlementaire (UIP) s’est déclarée vivement préoccupée par l’augmentation des actes de répression et l’escalade des violations des droits de l’homme dont sont victimes les parlementaires au Cambodge, au Venezuela, en Turquie et aux Maldives. L’UIP a chargé son Comité des droits de l’homme des parlementaires d’organiser très prochainement des missions d’enquête dans ces quatre pays.

    L’UIP a attiré l’attention de manière répétée sur le sort de 15 parlementaires de l’opposition cambodgienne. En septembre 2017, le Président du Parti du salut national du Cambodge, M. Kem Sokha, était arrêté. Un enregistrement vidéo d’un discours qu’il a prononcé en 2013 devant la diaspora cambodgienne en Australie est la principale preuve invoquée à l’appui de sa détention. L’UIP déplore l’utilisation de cette vidéo comme preuve de trahison et exige que  M. Sokha soit immédiatement libéré et autorisé à reprendre ses fonctions de parlementaire et de président de l’opposition.

    L’UIP a appelé les autorités cambodgiennes à autoriser le retour des parlementaires d’opposition qui ont été contraints à l’exil pour faire librement campagne à l’approche des élections de 2018.

    Considérant l’aggravation de la crise au Venezuela, l’UIP s’est déclarée choquée par les nombreuses informations faisant état d’attaques perpétrées à l’encontre des parlementaires qui se sont exprimés à l’étranger sur la situation de leur pays.  L’Organisation a instamment demandé qu’aucune mesure de représailles ne soit prise à l’encontre des parlementaires vénézuéliens se déplaçant à l’étranger, notamment ceux qui ont participé à la 137èmeAssemblée de l’UIP.

    L’Organisation a également réitéré ses sérieuses inquiétudes relatives aux tentatives de remise en cause de l’intégrité et de l’autonomie du Parlement du Venezuela. Elle a appelé les autorités à faire en sorte que l’Assemblée nationale et ses membres soient en mesure d’exercer pleinement leurs fonctions.

    L’Organisation a jugé inacceptable que les déclarations pacifiques prononcées publiquement par 56 parlementaires turcs soient utilisées comme preuve d’activités criminelles et terroristes. Elle s’est, en outre, déclarée consternée par les allégations de mise à l’isolement des parlementaires emprisonnés.

    L’UIP a exprimé sa crainte que les représailles exercées en permanence à l’encontre des membres du Parti démocratique populaire aient pour conséquence l’affaiblissement des partis d’opposition au Parlement et l’aggravation du climat politique en Turquie.

    L’UIP a également déploré que le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP n’ait pas été en mesure d’effectuer une mission d’enquête en Turquie.

    Aux Maldives, l’Organisation s’est déclarée profondément préoccupée par le fait qu’un nombre considérable de parlementaires de l’opposition avaient fait l’objet d’une action en justice. L’Organisation a notamment regretté que les mandats de sept parlementaires aient été révoqués en l’absence de tout fondement juridique en droit maldivien. Elle a également attiré l’attention sur la militarisation accrue des locaux du Parlement.

    L’Organisation a exprimé sa satisfaction au sujet de l’offre des autorités maldiviennes d’accueillir la visite du Comité dans les semaines à venir.

    Dans le cas de la parlementaire russe Galina Starovoitova, qui a été assassinée en 1998, l’Organisation s’est félicitée de ce que les autorités russes, en particulier le Bureau du Procureur général, se soient engagées à traduire en justice les commanditaires de l’assassinat.

    S’agissant des Philippines, l’UIP a demandé la libération immédiate de la sénatrice Leila de Lima, détenue depuis le 24 février 2017. L’Organisation a souligné qu’un observateur judiciaire devait suivre et rendre compte de toute procédure judiciaire liée à ce cas afin de garantir le respect d’un procès équitable.

    Le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP offre protection et réparation aux parlementaires qui subissent des violations des droits de l’homme.  Au cours de cette Assemblée, l’UIP a adopté les décisions du Comité, concernant 200 parlementaires de 11 pays, dont la plupart étaient originaires de seulement quatre pays : la Turquie, le Venezuela, les Maldives et le Cambodge.