Boxe: Carlos Takam, défie Anthony Joshua le roi des lourds

     

    Le Camerounais Carlos Takam lors d’une démonstration à Aubervilliers le Millénaire, le 28 mai 2014.Agence blackboard

    Le Camerounais Carlos Takam, qui affronte le champion du monde WBA Super, IBF et IBO des lourds, Anthony Joshua, le 28 octobre, a tout à gagner dans un combat qu’on lui annonce perdu d’avance.

    C’est le combat d’une vie, le défi d’une carrière. Car à 36 ans, le train de l’histoire ne repassera certainement pas pour Carlos Takam qui va affronter au Millenium Stadium de Cardiff (Pays de Galles)  l’Anglais Anthony Joshua (19 combats, 19 victoires, 19 K.O), champion du monde WBA Super, IBF et IBO des lourds. Le destin du Camerounais n’était pas de partager le ring avec le roi incontesté des lourds et star de la boxe mondiale, mais le Bulgare Kubrat Pulev, challenger de Joshua a déclaré forfait pour blessure à deux semaines du combat alors que 70 000 billets avaient déjà été vendus. Il fallait donc « sauver » le choc et Takam a été l’homme providentiel.

    « Aller au bout de nos rêves »

    Le Camerounais de 36 ans (1,87 m ; 33 victoires, dont 25 avant la limite, 1 nul, 3 défaites) a sauté sur l’occasion malgré le peu de jours qui lui restent pour préparer ce combat. « Nous n’avons hésité à aucun moment, révèle Joseph Germain, l’entraîneur du Camerounais sur le site de la Fédération française de boxe. Carlos est quelqu’un qui a une bonne hygiène de vie. Il continue de s’entraîner. Même si, au moment où nous avons répondu positivement, il n’était pas à 100 % de ses moyens, il peut relever ce défi. En ce qui nous concerne, il y a de l’excitation à l’idée de vivre ce jour tant espéré. Nous avançons prudemment et nous essayons d’aller au bout de nos rêves. »

    Un soir comme celui qui s’annonce samedi à Cardiff, nul doute que Carlos Takam en a rêvé. Lui, l’Indomptable, né à Douala, et qui a véritablement commencé la boxe qu’à partir de 22 ans. Se voyait-il si haut ? « Quand j’étais jeune, je ne pensais pas vraiment à la boxeconfiait-il à RFI en 2014. Ce n’était pas mon sport de prédilection. Un jour, je me suis dit que je devais essayer la boxe. Je n’étais pas parti pour faire de la compétition. C’était juste pour pouvoir boxer devant mes amis, par « amusement » comme on dit ».

    Le Britannique Anthony Joshua à l’entraînement le 17 octobre 2017.Reuters/Matthew Childs

    Un remake de Douglas-Tyson ?

    Aujourd’hui, « l’amusement » a amené Carlos Takam vers le plus gros défi de sa carrière, une montagne à gravir pour laisser son nom à l’histoire de la boxe mondiale.

    Pour Anthony Joshua, la question de la victoire se pose pas, seulement celle de la manière. « Après mon combat contre (Dominic) Breazeale (en juin 2016,), Takam attendait à la réception de mon hôtel et m’a dit: « Je veux te combattre !« , a révélé Joshua au journal anglais, The Telegraph. Je savais qui il était, c’est un gros morceau et il va être plus dur à mettre KO parce qu’il est incroyablement résistant ».

    Alors Carlos Takam a-t-il une chance contre Joshua ? Samedi, il n’aura qu’à se dire qu’en février 1990, James Buster Douglas n’avait, non plus, aucune chance contre le redoutable Mike Tyson. Et pourtant…

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