Assassinat du saoudien Cheick Abdoul Aziz : voici le récit d’Oustaz Sako, rescapé du drame…

    C’est un témoignage choc que vient de faire Ousatz Aboubacar Sako, l’imam qui faisait partie de la délégation qui a accompagné le prédicateur saoudien  Cheick Abdoul Aziz Tawajiri à Kantédou-Balandou où il a été assassiné.

    Interrogé ce jeudi 18 janvier 2018 à la morgue de l’hôpital Ignace Deen où le corps du prédicateur saoudien a été conservé  par le journaliste d’africaguinée ,  Elhadj Aboubacar Sacko encore sous le choc raconte avec un ton pathétique la scène. Exclusif !!!

    « J’étais avec la victime Cheik Abdoul Aziz à Siguiri. On a quitté ici le mercredi dernier pour partir à Siguiri. Nous sommes rentrés le jeudi vers 16h pour un séminaire pour les élèves avancés, les prédicateurs et les imams. On a recruté 70 personnes et on a commencé le séminaire le jeudi soir on a continué jusqu’à lundi. Et il y a un de nos frères qui fait partie de notre association (Association d’aide mutuelle pour la bonté et piété) qui s’appelle Mohamed Kanté qui réside à Conakry qui nous a demandé de passer dans  son village natal Kantédoubalandou pour faire la prédication comme nous l’avons fait dans les différentes mosquées à Siguiri.

    Le lundi nous avons décidé de partir à Kantédoubalandou le mardi. On a fait passer l’information et nous sommes rentrés le mardi à Kantédoubalandou à 16h 30. Les gens nous ont accueillis très bien. On a prié, après nous sommes  allés saluer le père de Mohamed Kanté qui nous a envoyé là-bas. Après la salutation, il était l’heure de prier encore le Makhrib (le crépuscule). Nous nous sommes séparés entre les deux mosquées. C’est l’Arabe même qui a dirigé la prière de Makhrib. Après la prière on a commencé de prêcher, faire la sensibilisation islamique. On a fait les prêches jusqu’à 20h et on a prié la prière de 20h. Après on a continué jusqu’à 20h 20 on a clôturé. Et il y avait un plat qu’ils ont préparé, on a mangé.

    On était prêt pour retourner à Siguiri, mais comme on avait laissé notre voiture au bord du fleuve, on a demandé comment on va partir. Ils nous ont dit de prendre des motos. Et chacun de nous a pris une moto pour nous accompagner jusqu’au fleuve. Dès qu’on a quitté le village pour rejoindre notre voiture au fleuve, les gens avec des fusils nous ont attaqué. Ils ont tiré en rafale, on croyait qu’ils voulaient nous faire peur, mais dès qu’on a vu que Cheik Abdoul Aziz  est tombé avec son conducteur, tout le monde a compris que c’est sérieux. On s’est échappé, on s’est dispersés avec nos conducteurs.

    Après une heure, on s’est appelé et l’Arabe qui était avec moi dans la brousse se portait bien, mais Cheik Abdoul Aziz était abattu, il est mort sur le champ. Les balles l’on atteint au niveau de l’épaule et la poitrine. On s’est regroupés maintenant dans la maison de leur imam. On a passé la nuit là-bas. Après le préfet de Mandiana nous a dit d’attendre. Il est venu accompagner par le commandant de la gendarmerie, ils nous ont demandé comment ça s’est passé et on a expliqué. Le soir du mercredi maintenant il nous a libéré pour venir à Siguiri. Et on a continué à Conakry.

    Mais pendant toutes nos activités, on a rien ressenti comme peur ou menace. C’est après cet assassinat qu’on a été informé que les chasseurs avaient organisés une réunion secrète chez leur chef. Donc c’est la conclusion de leur réunion qu’on a vu sur le terrain.

    Cheick Abdoul Aziz  était un homme qui aimait la Guinée très bien. On s’est connu à travers les séminaires organisés à Conakry. Mais comme les gens de l’intérieur ne bénéficiaient pas de ses séminaires organisés à Conakry ici, on a décidé de partir à Siguiri ainsi pour faire ça. Faire les des séminaires, des prêches. Il  était un homme très qualifié dans les prêches, à la formation  des enseignants du primaire et au secondaire », a témoigné Oustaz Aboubacar Sako, précisant qu’ils avaient tous les documents les autorisant à prêcher en Guinée.

    La Redaction