Problème d’érection après 50 ans, il faut penser aux artères

    Selon Dr Catherine Solano médecin sexologue ;Quand un homme de 50 ans ou plus commence à avoir des pannes ou des érections de mauvaise qualité, à cet âge, cela peut être le signe que ses artères sexuelles sont en train de se boucher ou disons simplement en train de rétrécir de diamètre. Si le sang n’a pas un débit suffisant à ce niveau, les érections deviennent moins bonnes et cela peut aller jusqu’à déclencher des pannes. Donc un problème d’érection après 50 ans, ce n’est pas seulement un problème sexuel, C’est une alerte qui peut signifier que les artères de cet homme ne sont pas en très bon état.

    Que signifie exactement un problème d’artères ?

    Dr Catherine Solano :

    Dans notre corps, tous nos organes sont irrigués par des artères qui leur apportent du sang et de l’oxygène. Quand une artère est rétrécie, l’organe qu’elle irrigue reçoit moins d’oxygène et aussi moins d’énergie, moins d’aliments et il fonctionne moins bien. C’est ça un problème d’artère. Au niveau du pénis, cela provoque des pannes.
    Or, quand ces artères sexuelles sont rétrécies, il existe un risque notable que d’autres artères du corps soient également rétrécies. Je pense en particulier aux artères du cœur et du cerveau, car ce sont elles qui peuvent occasionner le plus de dégâts quand elles s’abiment. Cela signifie que cet homme qui a des pannes présente peut-être risque de faire un infarctus ou un accident vasculaire cérébral, ce qu’on appelle un AVC. D’où l’importance de ne pas seulement soigner le problème d’érection, mais aussi de voir un médecin pour faire un bilan de santé.

     A vous entendre les difficultés d’érection après 50 ans pourraient être un signe avant-coureur de problèmes cardiaques ou au niveau du cerveau ? Mais pourquoi ?

    Dr Catherine Solano :

    Exactement. En fait, ce qui se passe, c’est que les artères au niveau du sexe sont beaucoup plus fines que les artères du cœur ou du cerveau. C’est pourquoi on a observé qu’elles étaient touchées en moyenne deux ans avant les artères du cerveau ou du cœur. C’est pour cela que les médecins disent parfois que des pannes d’érection après 50 ans, c’est un signal d’alarme, et l’on parle même d’un symptôme sentinelle. Il faut voir un cardiologue rapidement et ne pas attendre un an ou deux !

     Pourtant, quand un homme a un problème d’érection, il hésite souvent à aller consulter. Et il prend souvent son temps car il faut avouer que ce n’est pas forcément facile pour lui d’en parler !

    Dr Catherine Solano :

    Oui, c’est vrai et je le comprends très bien. Mais s’il sait que sa santé plus globale est en jeu, cela peut l’inciter à consulter plus rapidement. En fait, il faut qu’il comprenne qu’un problème d’érection, ce n’est pas simplement un problème de plaisir !

     

     Quel type de bilan doit-on faire lorsqu’un homme de 50 ans ou plus rencontre un problème d’érection ?

    Dr Catherine Solano :

    Il faut faire un bilan cardiovasculaire, idéalement en voyant un médecin cardiologue. Ce médecin va étudier l’état de ses artères, et voir s’il y a des facteurs de risque cardiovasculaire à soigner. Il va l’inciter à prévenir un infarctus ou un AVC, et en plus, ce sera bénéfique aussi pour ses érections.

     Et le médecin cardiologue peut également soigner les problèmes d’érection par la même occasion!

    Dr Catherine Solano :

    Oui bien sûr, nous disposons de médicaments efficaces pour ça. Mais pour les médecins, dans un premier temps, la priorité, c’est la prévention des infarctus et des AVC.

    Nous parlons beaucoup des hommes, et les femmes ?

    Dr Catherine Solano : C’est une question ! Il est plus difficile à détecter que leurs artères sexuelles se rétrécissent. Lorsque c’est le cas, cela provoque une sécheresse vaginale, mais cela apparaît également souvent à cause de la ménopause. Donc c’est plus difficile de faire la part des choses chez une femme. D’autant que chez les femmes, même si des problèmes cardiovasculaires peuvent apparaître dès 50 ans surtout chez les fumeuses, ils apparaissent plutôt à 60 ans chez les femmes non fumeuses

    La Rédaction