C’est une étude publiée dans la revue Science très alarmante : 55% de la surface océanique mondiale serait exploitée par de grands chalutiers de pêche. Cela représente quatre fois plus que la surface utilisée pour l’agriculture, soit une superficie égale à six fois et demie la taille du continent africain. Voilà notre aire de pêche intensive qui touche l’ensemble des océans. Un constat d’autant plus alarmant que tous les navires de pêches n’ont pas été pris en compte par cette étude.
Pour réaliser cette enquête, l’association américaine Global Fishing Watch s’est servie des signaux radio émis les navires de pêche. Plus précisément, des ondes de leurs balises de sécurité, dites balises AIS, envoyées en permanence vers les satellites. Cet équipement obligatoire à bord de chaque navire de commerce, de loisir ou de pêche, sert notamment à éviter les collisions en pleine mer.
L’idée était donc de collecter ces signaux puis de les agréger pour établir une carte des zones les plus fréquentées par les bateaux. Mais voilà, seuls 20% des navires précisent dans leurs signaux quelle est leur activité. Alors pour différencier un navire de tourisme d’un super chalutier, Global Fishing Watch a développé un logiciel capable d’analyser depuis l’espace, les formes de sillages. Un degré de précision qui permet même de déterminer s’il s’agit de pêche au chalut ou à la palangre.
Mais cette technique très efficace pour localiser les gros bateaux de pêche connaît une limite. Elle ne prend pas en compte les millions de petites embarcations qui ne sont pas équipées de système de balise. En les incluant dans l’étude, la surface océanique exploitée pour la pêche pourrait atteindre 73%.