Usine Digitale, le cerveau parle à l’ordinateur
Sur le même principe que les personnes souffrant d’un handicap utilisant leurs ondes cérébrales pour contrôler leurs prothèses, fauteuils roulants ou exosquelette, des chercheurs européens et un constructeur automobile japonais ont mis au point un dispositif qui permet d’assister les conducteurs en captant leur influx nerveux.
La plupart des dispositifs capables d’enregistrer notre influx nerveux se composent d’une interface « cerveau-machine » non invasive, c’est-à-dire sans implants chirurgicaux. Ces systèmes qui existent depuis longtemps se présentent généralement sous la forme de casques dénommés électroencéphalographie ou casque EEG. Ils intègrent toutes les fonctions des instruments médicaux couramment employés en milieu hospitalier pour mesurer l’activité cérébrale des patients victimes, par exemple, d’accident vasculaire.
Les données collectées par ces appareils donnent la possibilité de déterminer quel genre d’ondes dans le cerveau correspondent à une action précise, comme de penser à fermer les yeux ou de faire bouger tel ou tel muscle. « Pourquoi ne pas utiliser cette technologie pour piloter un véhicule par influx nerveux ? », ont imaginé les chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne en Suisse en collaboration avec les laboratoires de recherche du constructeur japonais Nissan. « Contrairement aux véhicules autonomes, nous voulions laisser le plaisir de la conduite au chauffeur, tout en augmentant ses compétences grâce à la technologie », expliquent les ingénieurs de la firme nippone et les chercheurs helvétiques.
Des informations interprétées instantanément par le véhicule
Le dispositif est composé d’un casque EEG ultrasensible relié à un système d’analyse des signaux transmis par le cortex moteur et frontal du conducteur. Ces informations seront interprétées instantanément par le véhicule intelligent qui va réagir en conséquence. Arrivé à un feu rouge quand l’automobiliste s’apprête à freiner, par exemple, le système va anticiper automatiquement le ralentissement avec 200 à 500 millisecondes d’avance, par rapport au temps de réaction habituel du conducteur. En revanche, si le chauffeur arrive à un feu de croisement et qu’aucune intention de freinage n’a été détectée par les capteurs, le véhicule émettra un bip d’avertissement pour lui signifier le danger. Idem pour les tournants, les dépassements ou les changements de files.
Aucun effort mental n’est demandé de la part du conducteur pour utiliser ce dispositif d’assistance qui s’adapte automatiquement à son style de conduite. Vous pourrez passer du mode « sportif » à celui de « confort et relax », selon vos humeurs routières. Dans les limites autorisées, convient-il toutefois de vous recommander. De toute façon, l’ivresse de la vitesse au volant est devenue depuis longtemps ringarde et, pour ainsi dire, complètement dépassée !