Santé: manger moins pour vivre plus longtemps

    C’est en substance le résultat d’une étude de longue haleine, publiée ce jeudi 5 avril dans la revue scientifique Communications Biology. Une expérience menée pendant plus de 10 ans par des chercheurs du Cnrs et du muséum d’histoire naturelle, sur des lémuriens. Un effet déjà observé sur de nombreuses espèces de vers, de mouches ou même de souris, mais c’est la première fois qu’il est constaté chez les primates.

    Le microcèbe est le plus petit des lémuriens. Avec ses gros yeux, il pèse seulement une centaine de grammes et mesure douze centimètres sans sa queue. Il a une autre particularité : s’il mange moins, il vit plus longtemps. C’est ce qu’a constaté Fabienne Aujard, chercheuse au Cnrs, qui a participé à cette expérience. « On est arrivé à la fin de l’étude où tous les animaux-contrôles sont morts de leur belle mort, de vieillesse. Les animaux-restreints sont restés avec un état de jeunesse bien plus longtemps et ils ont vécu plus longtemps que les animaux contrôles. »

    Une espérance de vie augmentée de près de 50%

    Les animaux-restreints, ce sont ces lémuriens à qui on a tout simplement donné moins à manger. Rien de bien méchant ; on a juste diminué les doses d’un tiers à chaque repas. Et cette idée ne vient pas de nulle part. « Dès les années 1930, un scientifique avait fait des études sur des souris, et à l’époque, il avait montré qu’en réduisant la ration alimentaire sur des souris, elles vivaient plus longtemps ».

    La suite était donc de tester cela sur des primates, lointains cousins de l’homme et cette étude montre que l’on observe le même phénomène avec un vieillissement retardé et une espérance de vie augmentée de près de 50 %. Cependant, le lien « biologique » entre restriction calorique et longévité n’est pas encore très bien compris, mais les résultats sont prometteurs.

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