Scandale Facebook: le fondateur Mark Zuckerberg devant le Congrès

    Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerber, 33 ans, a été questionné devant deux commissions du Congrès américain, le 10 avril 2018.REUTERS/Leah Millis

    Cette audition mardi 10 avril du jeune patron du géant américain était très attendue en plein scandale sur l’appropriation des données privées de millions d’utilisateurs par une société prestataire de la campagne de Donald Trump en 2016. Une audition de plusieurs heures, pour laquelle le PDG de Facebook avait troqué son éternel t-shirt gris pour un costume sombre. Devant deux commissions conjointes, Zuckerberg, mal à l’aise dans cet exercice, s’est à nouveau longuement excusé, a promis plus de sécurité sur sa plateforme en laissant les parlementaires américains visiblement sceptiques.

    « Seriez-vous prêts à partager avec nous le nom de l’hôtel où vous venez de passer la nuit ?
    – Non, répond Mark Zuckerberg, auditionné pour la première fois par le Congrès.
    – Voudriez-vous nous dire avec qui vous avez échangé des messages la semaine dernière ?
    – Je n’aurais sans doute pas envie de partager cela ici publiquement, répond-il.

    Sur son réseau social, insinue le sénateur de l’Illinois, ce droit à la vie privée n’a pourtant pas été respecté : pour 87 millions d’abonnés dont les données personnelles ont été siphonnées.

    Visage tendu, mal à l’aise en costume cravate, seul sur le grill, le PDG de Facebook a subi le feu des questions de deux commissions sénatoriales pendant 4h30. « Je vais vous le dire gentiment : vos règles d’utilisations craignent », lui lance le sénateur John Kennedy.

    « Arrêtez de vous excuser »

    Après le scandale Cambridge Analytica, les parlementaires veulent savoir si Facebook est désormais capable seul de protéger les données de ses usagers et d’éviter leur manipulation politique ou bien s’ils doivent se charger de réguler le réseau social.

    Les élus veulent aussi des garanties sur l’ingérence russe : « Il y a des gens en Russie dont le travail est de manipuler nos systèmes, c’est une course aux armements », dit Zuckerberg. « L’un de mes plus grands regrets c’est que nous avons été lents pour identifier » les ingérences étrangères via le réseau dans la campagne, a-t-il dit.

    Le PDG de Facebook s’excuse encore plusieurs fois sans remettre en question son modèle, qui pour oui est « sûr ». Sceptique, une sénatrice finit par lui dire : « Arrêtez de vous excuser et commencez à changer. »

    Mark Zuckerberg n’en finit plus de s’excuser depuis la révélation du scandale Cambridge Analytica mi-mars, qui a nui fortement à l’image du groupe et fait baisser sa valeur boursière. Le titre a néanmoins fini en nette hausse mardi, de 4,50 %. Le multi-milliardaire sera à nouveau interrogé ce mercredi.

     

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