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Technologie :Le virtuel au bout des doigts

Pour manipuler facilement toute sorte d’images numériques ou des objets virtuels, des chercheurs suisses ont conçu un gant d’un poids plume procurant aux usagers de casques immersifs, les sensations du toucher dans les environnements de la réalité augmentée.

Les dispositifs qui nous permettent de manipuler facilement des objets dans les environnements imaginaires de la réalité augmentée se comptent encore sur les doigts d’une moufle. La plus connue et la plus aboutie reste la souris qui permet d’un clic de changer son environnement numérique ou de manier des tonnes de données. Mais comment toucher du doigt des objets virtuels par définition impalpables qui apparaissent sur les écrans de nos ordinateurs, tablettes, Smartphones ou diffusés sur l’écran d’un casque immersif ?

Une équipe de chercheurs suisses du Laboratoire des Microsystèmes Souples de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, s’est attaquée au problème. Leur innovation se présente sous la forme d’un gant connecté qui procure une rétroaction tactile très réaliste à son utilisateur. Leur mitaine interactive pèse moins de 8 grammes par doigt, son épaisseur ne franchit pas les deux millimètres. La sensation de préhension des objets virtuels est assurée par un réseau de microlames de métal élastiques, chacune séparée par un isolant électrique. Elles coulissent l’une sur l’autre sur le dessus des doigts de la main gantée. Quand l’utilisateur veut saisir un objet virtuel, une tension est envoyée entre les lames, qui se collent instantanément entre elles par d’attraction électrostatique, c’est-à-dire le phénomène observé depuis longtemps par les physiciens concernant les forces qu’exercent les charges électriques entre elles. Immédiatement le mouvement des doigts est bloqué et lorsque la tension électrostatique retombe, les lames métalliques peuvent à nouveau coulisser en libérant ainsi le mouvement des doigts.

Cette main de fer dans un gant de velours a en fait été tissée avec des fils de nylon, « nous voulions mettre au point un dispositif léger qui s’affranchisse des exosquelettes volumineux, pompes et câbles qui équipent les gants virtuels actuels », expliquent les chercheurs. Leur prototype est pour l’instant alimenté par câble, un fil à la patte que les scientifiques suisses avec la miniaturisation des composants électroniques envisagent bientôt de supprimer pour le faire fonctionner à l’aide d’une mini batterie de quelques milliwatts de puissance. Ils comptent également employer un tissu conducteur afin d’adapter à d’autres parties du corps leur appareillage. Et pourquoi pas une combinaison complète ? Qui nous permettrait alors de s’immerger totalement par le truchement de son casque de réalité virtuelle dans les univers imaginaires générés par les machines.

Et ainsi équipé, nous pourrions enfin profiter pleinement de ces mondes numériques parallèles au nôtre. Des espaces manipulables à l’infini, qui se modifieraient au doigt et à l’œil de leurs visiteurs, au gré de leurs envies. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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