L’ordre moral englobe, en tout point de vue, ce qui est bon, juste, équitable, honnête, sincère, droit et loyal. Tout ce que n’enveloppe pas ces vertus ou tout ce qui s’inscrit dans l’opposé, donc dans des attitudes contraires, est contre l’ordre.
L’ordre plaît et le désordre déplaît, l’ordre rassemble et unifie et le désordre disperse et dissipe, l’ordre édifie et le désordre détruit et éteint. Que nous ayions vraiment, oui ou non, conscience de ces choses là, l’humanité s’embourbe très volontiers dans une sorte de spirale infernale dont elle a du mal à se rendre compte des conséquences désastreuses de son comportement ,lorsque l’esprit d’un homme ou d’une société a fini, à tort ou à raison, par se convaincre et se persuader que le bien est mal et que le mal est bien, ou que le faux est vrai et que le vrai est faux.
Quand le mental d’une personne, d’une société ou d’une Nation en arrive à ces extrêmes, et qu’elle n’en est même plus inquiétée, c’en est fait d’elle et il ne lui arrivera, pour ainsi dire, plus jamais de connaître ni liberté, ni bonheur, ni épanouissement, car le bonheur et la félicité sont dans l’ordre et non dans le désordre. L’ordre est le récipient du bien, le désordre celui du mal.
L’idée d’une RÉVISION de la CONSTITUTION GUINÉENNE a fait couler beaucoup d’encre, a engendré des discours et des prises de positions étranges chez les uns et chez les autres, des déclarations remplies de mots durs et méchants, et surtout de contradictions , d’attaques véhémentes contre le Président, le Professeur Alpha CONDÉ. Ces attaques, sont époustouflantes et abasourdissantes sur deux versants, un versant moral et un versant juridique ; époustouflantes et abasourdissantes parce qu’elles reposent purement et simplement sur ce qu’on peut appeler le PROCÈS d’INTENTION, contre un homme.
Sur le versant moral.
Tout ce que le Président Alpha CONDE a pu proposer jusqu’aujourd’hui est l’idée d’une révision de la Constitution guinéenne. Il n’a rien dit de plus. N’oublie pas cela ! Mais dans une sorte de frénésie et déferlement médiatique, s’est installé un PROCES D’INTENTION contre lui sur la base de l’idée d’un troisième mandat, alors que pas une fois le Professeur n’en a pas parlé. L’humanité a connu et cautionné une somme incroyable d’injustices, de bévues et d’inepties judiciaires dans son histoire, mais les plus grandes et les plus graves qu’elle puisse ou qu’elle a pu commettre ou qu’elle commettra encore, sur le plan moral et civil, sont ce qu’on appelle le procès d’intention. Celui-ci, véritable fiction , consiste à accuser un homme sur ce qu’il n’a ni dit ni fait, à le juger et à le condamner sans scrupule, en lui prêtant gratuitement une intention et à agir à son encontre comme si l’intention dont il fut chargé était déjà parfaitement consommée en acte. Cela ne s’appelle même pas de l’injustice, mais du stupide, de la turpitude, de la fiction et de l’iniquité à l’état pur. Il n’est sur notre globe aucun homme, pour peu qu’il ait une raison saine, qui trouverait cela normal. Qui imaginerait, à l’œuvre, la charrue devant les bœufs sans être choqué. C’est bien pourtant ce que font plusieurs de nos compatriotes guinéens en accusant le Président sur ce qu’il n’a ni dit, ni fait . Et nous voulons qu’on nous prenne au sérieux, lorsque nous empruntons des chemins aussi scabreux ?
Non , il est souhaitable que chaque chose soit à sa place et se déroule en son temps. Faire un procès d’intention, à qui que ce soit, est pire qu’un simulacre ou une parodie de procès ou de justice, et sur le plan moral celui-là est mille fois condamnable que celui-ci, car nul homme, s’il a de la conscience et du bon sens, ne peut l’accepter , pas plus pour lui-même que pour quelqu’un d’autre. La vraie bonne loi universellement admise et comprise, la seule qui plaît à la gent humaine, et qui est confortable au cœur et à l’esprit, est qu’on fit aux autres ce que l’on voudrait que les autres fissent pour nous.
Sur le versant juridique,
Il est , selon le principe constant qui régit le droit universel, inadmissible et inconcevable d’accuser et de juger un individu sans qu’il ait eu droit à un procès « juste et équitable », comme le consacrent tous les textes , tous les traités, et tous les instruments aussi bien nationaux ou régionaux qu’internationaux de notre planète .Se livrer à des procès d’intention ou exposer son ridicule aux yeux du monde, ou se prévaloir de sa propre turpitude, tout ça, c’est la même chose. Une telle turpitude commence dans l’irrationnel et se dilue dans des sophismes insoutenables tant aux yeux de la raison simple qu’à ceux du bon sens commun.
Soyons plus clairs.
Ne mettons pas la charrue devant les bœufs, compatriotes guinéens , mes frères et sœurs ! Elevons , autant que faire se peut, le niveau des débats de tous nos problèmes, y compris ceux qui sont autour de la Révision de la Constitution guinéenne. Elever le niveau des débats, c’est respecter l’ordre. Elever le niveau c’est ne pas faire un procès d’intention à quelqu’un, en l’occurrence au Professeur Alpha CONDE. Elever le niveau des débats, c’est éviter de brandir des menaces, de tirer des couteaux sur la simple base d’une intention qui lui a été gratuitement prêtée. Elever le niveau, c’est faire preuve de sagesse et d’intelligence, car le monde et notre conscience nous observent. Elever le niveau, c’est désirer la paix entre nous, c’est enterrer toutes les haches de guerre, replier tous les couteaux et remettre les sabres dans leurs fourreaux. Elever le niveau des débats, c’est combattre et refuser toute passion négative, malsaine, improductive et pleine d’amertume.
Soyons grands d’esprit et de cœur, et le monde nous verra sous un angle magnanime et nous fera confiance. Soyons sérieux et nous serons respectés de tous les pays.
En substance
Mon souhait est de voir mon peuple marcher, parler, lutter en ordre, les uns avec les autres et non les uns contre les autres, en prenant conscience que tout mal injustement dit ou fait contre un compatriote par un autre est une plaie pour la Nation entière, une blessure qui est la nôtre à nous tous. Evitons de faire des procès d’intention à celui qui préside la destinée de notre pays. Evitons de le faire à quiconque, parce que le faire est du domaine de l’absurde. La raison ne le soutient pas et ne le souffre pas, car l’absurde est contraire à la raison, au bon sens et à la logique. Je ne dis pas cela pour faire mal à qui que ce soit. Mais, mon ami, rentre tranquillement chez toi , ferme les vantaux de ta maison , puis dans le calme et le silence, pense –y , avec pour seul arbitre ta conscience, et tu verras que ce que je viens de dire est conforme au bien et au vrai et bien entendu, conforme à la raison.
Chaque chose en son temps ! Point de charrue devant les bœufs ! Car mon souhait est qu’un débat de haut niveau intellectuel et moral soit entre tous les Guinéens, concernant tant ce problème de la Constitution que tout autre problème concernant notre patrie. Mon souhait est le règne ,dans notre pays, de la paix, de la sagesse, de l’intelligence, de l’humanité et de l’écoute mutuelle, en n’oubliant jamais que l’exercice du pouvoir est un exercice délicat et difficile, et que plus nous soutenons ceux qui nous gouvernent, plus nous les aidons dans leur tâche, et plus nous les combattons, plus nous les affaiblissons. Mon souhait est l’unité de tous et la compréhension mutuelle entre tous, et pour que cela nous soit possible, il suffit que nous y mettions chacun du nôtre. N’oublions jamais, Guinéennes mes sœurs et Guinéens mes frères, que le bien produit du bien et que le mal ne fermente et ne produit que l’enfer, la souffrance et la misère et, naturellement, n’engendre que la destruction, des haines et des catastrophes à un plan personnel comme à un niveau collectif.
QUE DIEU BENISSE ET PROTEGE LA GUINEE
Dr Alexis Ouendeno ,Médecin franco-guinéen
