Le dioxyde de soufre SO₂ est un gaz incolore, dense et toxique, dont l’inhalation est fortement irritante. C’est un polluant toxique pouvant entraîner des infections des voies respiratoires inférieures, un risque accru d’accident vasculaire cérébral et un risque important de décès par le diabète. Ses émissions contribuent également à la formation secondaire de particules fines qui peuvent générer des cancers du poumon.
L’Afrique du Sud et le Maroc soumis à une forte pollution en dioxyde de soufre
Début août, Greenpeace Inde, avec l’appui de la NASA, a publié une carte interactive montrant les sites les plus pollués du monde en dioxyde de soufre (SO₂). Si la majeure partie de l’Afrique semble épargnée par cette pollution atmosphérique qui touche au premier chef l’Inde, la Russie et la Chine, dans certaines régions d’Afrique du Sud et du Maroc, la situation est critique, nous apprend un article dans le quotidien Le Monde.
La situation au Maroc
L’étude a révélé que le Maroc se classe au 25e rang des pays émetteurs de SO₂, des centrales thermiques apparaissent également sur la carte publiée par Greenpeace. Celle de Jorf Lasfar, sur la route d’El Jadida, et celle de Mohammedia, proche de Casablanca, sont pointées du doigt car elles émettent respectivement 113 et 73 kilotonnes de SO₂ par an. Une troisième centrale située à Safi, au nord d’Essaouira, émet 30 kilotonnes chaque année.
Où sont situés les autres points les plus critiques en Afrique ?
L’étude a révélé que le site de Kriel (émission de SO₂ de 714 kilotonnes/an), dans la province sud-africaine de Mpumalanga, à une centaine de kilomètres à l’est de Johannesburg, se classe au deuxième rang mondial des points chauds d’émission de SO₂. Pas moins de douze centrales à charbon se concentrent dans cette province, sur un périmètre d’environ 200 kilomètres. La petite ville de Kriel, traversée par une riche couche de charbon, est considérée comme l’épicentre de la production d’électricité en Afrique du Sud. Les usines à charbon y sont vétustes et ne respectent pas les normes environnementales. Le géant sud-africain de l’électricité Eskom est surendetté et ne parvient pas à mettre ses usines aux normes.
Toujours sur le continent africain, l’enquête de Greenpeace et de la NASA révèle notamment un autre point critique en Ethiopie et trois en République démocratique du Congo (RDC).
Comment a été réalisée cette enquête ?
Depuis l’espace, le satellite OMI de l’agence spatiale américaine surveille la qualité de l’air sur la surface de la planète. En activité depuis 2004, il peut faire la distinction entre la fumée, les sulfates ou les poussières et peut mesurer les polluants courants tels que le dioxyde de soufre. On peut ainsi clairement identifier les points les plus pollués du globe.
Les images satellites ont été superposées aux cartes indiquant l’emplacement des sites industriels, des mines et des centrales à charbon, pétrole et gaz. L’enquête a permis d’identifier les 500 plus importantes sources d’émissions de SO₂ à travers le monde, y compris celles qui sont naturelles, comme les volcans. « Nous avons trouvé une corrélation étroite entre les niveaux élevés d’émissions et les régions qui ont une consommation élevée de combustibles fossiles, assure Melita Steele, responsable climat et énergies au sein de Greenpeace. Soixante pour cent des émissions détectées par le satellite sont anthropiques, liées à l’activité humaine. »
En Russie, le complexe métallurgique de Norilsk, situé au-delà du cercle polaire, est l’installation la plus polluante du monde. Avec une émission de SO₂ de 1 898 kilotonnes chaque année, il atteint un niveau de toxicité hors norme.