Nouvelle constitution, élections législatives en Guinée : El hadji Mamadou Sylla propose au chef de l’Etat un dialogue inclusif et sincère (interview)

Après avoir passé un long séjour privé  en Europe, le président de l’Union Démocratique de Guinée UDG est revenu  au pays hier jeudi 3 octobre 2019. L’honorable Elhadji Mamadou Sylla a accordé  une interview à notre rédaction à sa résidence à Dixinn Bora. L’entretien a porté  sur la proposition d’un referendum  pour une nouvelle constitution et l’organisation des élections législatives en Guinée  .Lisez

JG : Monsieur le président vous avez passé plusieurs mois hors du pays quels sont vos sentiments  par rapport à la situation actuelle de la Guinée ?

Elhadji Mamadou Sylla « Je remercie Dieu, je suis revenu en bonne santé. Mes sentiments c’est comme toujours, je suis inquiet pour mon pays, surtout quand tu te trouves à l’extérieur du pays, il ya plus de bruit là-bas qu’à l’intérieur .Donc je voudrais  que nous nous  asseyons  autour de la table, le pouvoir et l’opposition pour sortir les pauvres populations de cette situation inquiétante . Je ne le souhaite pas ; mais quand il ya problème aujourd’hui ces gens-là n’ont nulle part où aller. Cette population vit  du jour au jour .Quand il y a grève, ville morte, elles sont les premières victimes, matériellement, financièrement et en vies humaines .Nous devons réfléchir  et avoir pitié de ce peuple ».

JG. Le Président Alpha Condé a récemment instruit son premier ministre pour mener des consultations  dans le cadre d’un referendum pour une nouvelle constitution, et des élections législative, entant que président de l’UDG quel est votre position ?

J’étais à l’extérieur, et j’apprenais assez de choses sur cette actualité. C’est pourquoi je dis que quand tu es hors du pays, tu te dis que la Guinée est au bord de l’explosion. Les avis sont  aujourdhui partagés, les uns parlent de constitution, du referendum ou du 3ème mandat, les autres sont  contre. Pendant que le processus des élections communales n’est pas encore terminé  .les conseillers communaux  ont pris fonctions , mais les chefs de quartiers ne sont pas encore installés. Ça, c’est un premier problème. Le second problème le mandat des députés est terminé, les élections législatives tardent encore .Et on nous propose un référendum, sans oublier  que 2020  s’approche à grand pas pour l’élection présidentielle .A quoi faut- il s’attaquer ? .C’est pourquoi je demande l’ouverture d’un véritable dialogue inclusif avec le président de la République et toutes les composantes de la nation pour qu’ensemble nous puissions discutés les préoccupations nationales ;arrêtés des dates consensuelles de ces différentes échéances électorales dans notre pays .Le pays ne peut pas avancer sans la stabilité, sans la paix   . Tout ce qui peut préserver cela, doit nous préoccuper  ».

JG .Mais la date des élections législatives est déjà fixée par la CENI  pour le 28 décembre 2019, que dites-vous de cette proposition de la CENI ?

El hadji mamadou Sylla « c’est impossible. Avec tout ce que je connais dans le processus électoral en Guinée, cette date n’est pas tenable. Est-ce que le gouvernement a les moyens d’organiser toutes ces élections comme indiqué ? Je dirai non .

C’est pourquoi je demande encore au Président de la République  de réunir toutes les forces vives de la nation autour de lui , qui sont la plupart ses enfants, ses  jeunes frères, ses petits fils et filles ,  aucun acteur qu’il soit de l’opposition de la mouvance  ou  de la société civile,  n’est plus âgé que lui. Il suffit de nous rencontrer et  nous  dire voilà ce que je veux et qui peux être bon pour le peuple. D’habitude c’est ce qu’on fait. Pendant la transition nous avions formé un bloc contre les militaires et nous avions réussi. C’est par ce que nous dialoguions. C’est la même chose qu’il doit faire, ouvrir un couloir de dialogue sincère que lui-même va  piloter ; qui est différent  des consultations que le premier ministre a entamé .Lui (premier ministre), il est dans son rôle régalien, c’est la constitution qui lui confère cela. Ça c’est depuis après les grèves de 2006,2007 que cette mission de dialogue social est revenue ,  au premier ministre chef de gouvernement. Il n’a pas à attendre une instruction. Donc je pense, que le chef de l’Etat n’a fait que confirmer  ce que dit la loi. Il faut éviter les effets d’annonce ;  asseyons-nous pour s’entendre  sur  une date réaliste de la tenue des élections.

JG. Quel appel vous avez à lancer ?

El hadji Mamadou Sylla : « Je salue toute la population guinéenne particulièrement les militants et sympathisants de l’UDG, et je les informe que je suis revenu en bonne santé. Je leur dirai que j’ai profité de mon séjour pour travailler avec nos compatriotes de la diaspora  afin d’installer les structures  du parti dans plusieurs régions  de la France. Je suis très satisfait des résultats  obtenus .J’exhorte tous les militants, militantes à se mobiliser davantage pour le combat politique. Je suis très content surtout de l’équipe que j’ai laissée  en place ; je veux parler des vice-présidents, le secrétariat général et ses démembrements qui étaient à tous les fronts politiques et sociaux pour le rayonnement du parti. Je suis revenu ,le combat continu ».

Propos recueilli par Sékou Sanoh CHEICK