Home science Découverte : Les scientifiques ont aperçu l’oiseau « le plus rare du monde »

Découverte : Les scientifiques ont aperçu l’oiseau « le plus rare du monde »

Un spécimen d’un des oiseaux les plus rares du monde, le mérulaxe de Stresemann, a été observé ces derniers jours au Brésil.

Le mérulaxe de Stresemann est, serait-on tenté de dire, un oiseau passe-partout. Pas spécialement voyant, avec son plumage gris, il ne se laisse pas non plus repérer par sa taille, puisqu’elle est comparable à celle d’un merle.

Néanmoins, cette espèce endémique du Brésil est une des plus menacées de la planète. Survivant uniquement dans les forêts tropicales de l’est du pays, cette variété de mérulaxe n’a été aperçue qu’à une demi-douzaine de reprises depuis sa première description, au XIXème siècle.

Un spécimen compliqué à repérer 

Une expédition, menée par l’American Bird Conservancy et son partenaire brésilien Fundação Biodiversitas, est partie à sa recherche cet automne dans une forêt préservée de 1000 hectares près de Minas Gerais.

Leur tâche s’annonçait rude, puisque les scientifiques estimaient sa population à une quinzaine d’individus, vivant dans ou à l’extérieur de la « Songbird Forest », un espace protégé. Après plusieurs jours infructueux, c’est finalement à l’extérieur de la réserve que la femelle a été aperçue, et ce à plusieurs reprises.

50 ans entre deux apparitions

Le mérulaxe de Stresemann est notoirement difficile à repérer. Pour vous donner une idée, quand des chercheurs en ont aperçu un spécimen en 1995, il y avait 50 ans que celui-ci n’avait plus pointé le bout de son bec !

Il n’y a bien qu’avec son chant qu’il est facilement reconnaissable. Bien différent de celui de son espèce cousine, le mérulaxe noire, celui-ci a d’ailleurs été enregistré par les scientifiques qui l’ont aperçu il y a quelques jours.

Une réserve pour protéger la biodiversité

Pour le préserver des pressions extérieures, la Fundação Biodiversitas avait créé cette zone au milieu de la forêt atlantique, une bande de forêt primitive le long de la côte atlantique brésilienne, dont 90% ont déjà été victimes de la déforestation.

C’est là que se cachent encore les derniers merulaxes, mais aussi d’autres espèces comme le cotinga cordonbleu, une autre espèce endémique de la région dont on évalue à moins de 1000 individus la population restante à l’état sauvage.

Une espèce en danger critique d’extinction

La préservation de son habitat est la première des mesures à prendre afin de sauver le mérulaxe de Stresemann de l’extinction. La population, déjà menacée, est soumise à d’intenses pressions au sein de son environnement.

Que ce soit par la sécheresse ou les feux que la région ont connu ces deux dernières années, la forêt et les animaux qui y vivent sont mis à rude épreuve. « Bien que nous soyons très heureux que le mérulaxe de Stresemann continue à survivre, le futur de l’espèce reste en péril » dit Amy Upgren, une des responsables de l’American Bird Conservancy.

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Ne pas céder au pessimisme

Mais les scientifiques ne veulent pas céder au pessimisme quant à l’avenir de l’espèce. Si tout est mis en place pour que celle-ci ne s’éteigne pas, il y a encore de l’espoir.

« Les conservateurs ont déjà fait repartir des espèces d’oiseaux à partir de très petites populations comme l’ara de Lear, la grue blanche ou le shama des Seychelles. Nous avons espoir que, si nous trouvons d’autres spécimens et que nous agissons rapidement, nous pouvons faire augmenter le nombre de mérulaxe » conclut Glaucia Drummond, le directeur exécutif de Fundação Biodiversitas.

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