Le rapport « The Production Gap » montre la contradiction entre la production à venir des dix pays consommateurs et producteurs d’énergies fossiles et ce qui serait nécessaire pour limiter l’augmentation de température à 1,5°C ou 2°C maximum d’ici la fin du siècle, comme le demande l’Accord de Paris.
Ce mercredi paraît un rapport intitulé « The Production Gap » (« L’écart de production » en français) très alarmant. Des scientifiques de différentes universités et instituts ont étudié les plans de production de combustibles fossiles de 10 pays : la Chine, les États-Unis, la Russie, l’Inde, l’Australie, l’Indonésie, le Canada, l’Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni. Et ils sont en inadéquation avec les objectifs qu’ils se sont fixés.
Les gouvernements des 10 pays, qui sont à la fois producteurs de combustibles fossiles et les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, planifient de produire 50 % de combustibles fossiles au-delà de ce qui devrait être brûlé d’ici 2030 si l’on voulait limiter l’augmentation de la température à 2°C, et 120 % de trop pour une hausse globale inférieure à 1,5°C.
Financement des énergies fossiles
Cette expansion continue de la production de charbon, de pétrole et de gaz est soutenue par une combinaison de plans nationaux, de soutiens financiers des gouvernements aux producteurs, et divers financements publics.
L’écart entre la réduction nécessaire de la consommation d’énergie fossile et la réalité des investissements du Canada, des États-Unis et de la Russie dans la production de ces mêmes combustibles, tient en particulier au fait qu’ils investissent sur les marchés d’exportation pour justifier l’augmentation de leur production, alors que la Chine et l’Inde accroissent leur production propre pour réduire les importations.
Ce surinvestissement a pour effet de bloquer les émissions de gaz à effet de serre sur la trajectoire la plus haute, tout en menaçant localement les travailleurs et les communautés.
rfi