Une étude britannique, s’appuyant sur la compilation de données émanant de rapports de l’ONU, de structures étatiques et d’études scientifiques, a dénombré pour 2019, 15 typhons, inondations ou feux de forêt.
Les dégâts provoqués par chacun des évènements météorologiques extrêmes sont estimés à plus d’un milliard de dollars. Publiée le vendredi 27 décembre 2019 , l’étude de l’association britannique Christian Aid met en évidence la relation entre le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles. Les feux de forêt en Californie à l’automne sont la catastrophe qui a coûté le plus cher (25 milliards de dollars soit 22 milliards d’euros), suivis par le typhon Hagibis qui s’est abattu sur le Japon en octobre et qui a provoqué 15 milliards de dollars (13,4 milliards d’euros) de dégâts.
Les inondations dans le Midwest et le sud des États-Unis ont coûté 12,5 milliards de dollars (11,2 milliards d’euros). Leur succèdent l’ouragan Dorian en Amérique du Nord avec 11,4 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros), les inondations en Chine à la fin du printemps qui ont causé 12 milliards de dollars (10,7 milliards d’euros) de dommages ou encore les inondations dans le nord de l’Inde et le typhon Lekima en Chine : 10 milliards (8,9 milliards d’euros) chacun. L’étude britannique ne tient pas compte des gigantesques feux en cours en Australie.
Tous imputables au dérèglement climatique
Pour l’ONG, chacune de ces catastrophes est en relation avec le changement climatique. Les auteurs de l’étude pointent les inondations en Argentine et en Uruguay qui ont provoqué 2 milliards et demi de dégâts en janvier. Dans ces zones concernées, il est tombé cinq fois plus de pluie que la norme, un an après avoir subi une importante sécheresse. Le réchauffement climatique assèche les sols qui ne jouent plus leur rôle en cas de fortes pluies.
Autre exemple,le cyclone Idai : en mars dernier, il a détruit la seconde ville du Mozambique. Pas de doute pour les scientifiques, le cyclone s’est intensifié en raison du réchauffement de la température de l’océan Indien et la montée du niveau des eaux a aggravé les inondations qui l’ont suivie. Les mêmes phénomènes ont été observés en Inde et au Bangladesh avec le cyclone Fani qui s’est formé en mai dans le nord de l’océan Indien et qui a été le premier à atteindre la catégorie 4, celle de cyclone extrêmement sévère. Il a provoqué des dégâts estimés à plus de huit milliards de dollars.
Un coût humain élevé
Les auteurs de l’étude rappellent que le coût humain est plus élevé que le coût financier dans les pays pauvres ou en voie de développement : « Dans de nombreux pays en développement, le coût humain du changement climatique pour les communautés vulnérables est encore plus élevé que le coût financier », précise l’ONG britannique. Prenant en compte les vies humaines perdues, l’ONG souligne que « l’immense majorité des décès a été causée par deux événements seulement » : les inondations dans le nord de l’Inde (1 900 morts), et Idai au Mozambique, dont le bilan a été de 1 300 morts, et que ce sont les populations les plus démunies qui paient le prix fort des conséquences du changement climatique. Alors que « par contraste, les coûts financiers sont plus élevés dans les pays riches. Le Japon et les États-Unis ont connu les trois événements les plus coûteux ».
Selon le réassureur suisse Swiss Re, le montant des pertes économiques liées aux catastrophes climatiques et humaines pour 2019 est en augmentation par rapport à l’année précédente. Elles s’élèvent à 140 milliards cette année contre 176 milliards en 2018.