Selon une étude inédite parue dans la revue américaine PNAS, si les émissions de gaz à effet de serre gardaient leur trajectoire présente, la biomasse globale des animaux marins chuterait de 17% d’ici 2100. Si le monde parvenait à garder le réchauffement sous 2°C, ce déclin se limiterait à 5%, ajoute l’étude.
Quelque 17% de la masse des animaux marins (poissons, invertébrés, mammifères) pourraient disparaître d’ici 2100 si les émissions de CO2 gardaient leur rythme actuel, met en garde une évaluation internationale inédite parue mardi dans la revue américaine PNAS. Déjà engagé, ce recul, qui tient compte des seuls effets du climat, sans considérer d’autres facteurs (notamment la surpêche et la pollution), aurait un impact majeur sur la biodiversité mais aussi la sécurité alimentaire.
Un degré en plus, 5 % d’animaux en moins
Si le monde parvenait à garder le réchauffement sous 2 °C, le déclin des animaux marins se limiterait à 5 %. « Quels que soient les scénarios d’émissions, la biomasse globale des animaux marins déclinera » à cause de la hausse des températures, notent les chercheurs. Pour chaque degré de réchauffement, l’océan perdra 5 % de biomasse animale.
Selon l’étude, l’impact sur la faune marine serait plus important aux niveaux les plus élevés de la chaîne alimentaire. Ainsi, poissons et mammifères seraient plus touchés que le plancton. Le déclin serait par ailleurs plus net en zones tempérées et tropicales, où les ressources ont déjà été amoindries par la présence humaine.
Un réchauffement difficilement limité
D’autres régions pourraient, elles, voir leur biomasse marine augmenter, comme en Antarctique. « L’avenir des écosystèmes marins dépendra fortement du changement climatique », résume Yunne-Jai Shin, coautrice de l’étude. « En conséquence, les mesures de préservation de la biodiversité et de gestion des pêches doivent être reconsidérées. »
Fin 2015, les Etats s’étaient engagés dans l’accord de Paris à contenir la hausse des températures sous 2 °C par rapport au niveau d’avant la Révolution industrielle. Mais les émissions et concentrations mondiales de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau niveau record en 2018.