La mort du docteur Li Wenliang, un jeune médecin victime du coronavirus, a été confirmée ce vendredi 7 février par l’hôpital central de Wuhan. Elle a suscité une tempête de réactions en Chine. Arrêté, puis réhabilité, il a été parmi les premiers à révéler l’existence d’une épidémie de pneumonie virale sur le marché aux fruits de mer de Wuhan, fin décembre.
Stéphane Lagarde
« N’oublions jamais Docteur Li, ce médecin qui a parlé d’une maladie appelée « rumeur » », ou encore les hashtags « Nous voulons la liberté d’expression »… Jamais peut-être les réseaux sociaux n’avaient été aussi peu harmonieux, et en tous cas aussi peu « harmonisés » en Chine. Les censeurs ont été littéralement débordés par la colère des internautes.
D’une crise sanitaire à une crise politique ? L’annonce de la mort du docteur Li Wenliang, sanctionné début janvier par la police de Wuhan pour avoir voulu alerter sur la menace d’un coronavirus, a déclenché une vague de chagrin et de colère sans précédent sur les réseaux sociaux chinois.
« En luttant contre l’épidémie de pneumonie due au nouveau coronavirus, notre ophtalmologue Li Wenliang a malheureusement été infecté. Il est mort à 02 h 58 malgré tous nos efforts pour le sauver. Nous le pleurons », a annoncé l’hôpital central de Wuhan dans la nuit de jeudi à vendredi, mettant fin à plusieurs heures de spéculations morbides. Plusieurs médias d’Etat avaient publié l’information dans la soirée avant d’effacer leurs publications.