Les forêts tropicales africaines durement affectées par le phénomène El Niño

Les forêts tropicales africaines souffrent. C’est le résultat d’une étude parue dans le journal Science Advances. Les chercheurs français du CEA et de l’Inrae ont en effet étudié comment ces forêts avaient été affectées par le phénomène climatique El Niño de 2015-2016.

El Niño, c’est un phénomène climatique qui se produit tous les deux à sept ans, entraînant avec lui des périodes de sécheresse. Le dernier en date était en 2015-2016 et le but de ces recherches était de déterminer comment les forêts africaines avaient encaissé le choc, et surtout comment elles s’en sont remises.

Malheureusement, la réponse est : mal. Malgré les conditions plus clémentes depuis. Les forêts tropicales ont continué de perdre de la biomasse.

« Les forêts en Afrique centrale, depuis plusieurs dizaines d’années, sont soumises à plus de sécheresse, donc elles étaient déjà peut-être plus vulnérables et si la biomasse ne récupère pas, ça suggère qu’il y a plus de mortalité, explique Philippe Ciais, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE). Il y a des arbres qui sont morts. Évidemment quand il y a beaucoup d’arbres, surtout quand ce sont de grands arbres qui meurent dans une forêt, la biomasse totale ne peut pas être récupérée en un ou deux ans. Si dans encore cinq ans il y a une sécheresse extrême, à ce moment-là on aura forcément une espèce de spirale de perte. C’est-à-dire qu’avec plus d’El Niño, comme le prévoit tous les modèles de climat, ou des El Niño plus extrêmes et plus intenses, progressivement, insidieusement, on aura plus de perte, moins de récupération et du coup à la fin forcément une perte de la biomasse. »

Cette perte de la biomasse n’est pas propre à l’Afrique, même si elle en représente la majorité. L’Amérique du Sud est l’autre continent frappé par ce phénomène.

► Lire l’étude :  Science Advances

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