Alors que les pays du monde entier cherchent à s’adapter et à renforcer leur résilience aux impacts des changements climatiques – un des piliers de l’Accord de Paris sur les changements climatiques – une stratégie d’adaptation ancrée dans la protection et la restauration des écosystèmes naturels gagne du terrain. Connue sous le nom d’ « Adaptation basée sur les écosystèmes » (EbA – ecosystem-based adaptation –), elle protège les communautés vulnérables des conditions climatiques extrêmes tout en fournissant simultanément une variété de bénéfices écologiques essentiels au bien-être humain, tels que l’eau propre et la nourriture.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les solutions naturelles aux changements climatiques telles que l’arrêt de la déforestation et la restauration des habitats peuvent créer 80 millions d’emplois et sortir 1 milliard de personnes de la pauvreté dans le monde. L’approche EbA est particulièrement importante en ces temps de pandémie de coronavirus, car elle est essentielle pour réduire les risques de futures pandémies, tout en luttant simultanément contre le changement climatique de manière durable.
Projets d’adaptation fondés sur les écosystèmes mis en œuvre à l’échelle mondiale
Les Seychelles, un petit État insulaire en développement de l’océan Indien qui est confronté à la menace constante de l’élévation du niveau de la mer, fait partie du nombre croissant de pays dans le monde qui utilisent des solutions basées sur la nature pour renforcer leur résilience au changement climatique.
Un projet financé par le Fonds d’adaptation (AF), mis en œuvre conjointement par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le ministère seychellois de l’environnement, de l’énergie et du changement climatique, s’est concentré sur deux questions clés : la pénurie d’eau et les inondations.
« Les approches basées sur la nature fonctionnent parce que les communautés locales sont enclines à protéger les habitats essentiels lorsqu’elles comprennent que ces ressources peuvent renforcer la résilience et réduire les risques de catastrophes », a déclaré la responsable du projet, Betty Victor.
Le projet, qui cible principalement Mahe et Praslin, les deux plus grandes îles de l’archipel, a permis de réhabiliter des zones humides qui fonctionnent mal et qui jouent un rôle important dans la réduction de la vulnérabilité aux inondations intérieures. Il a également impliqué la construction d’un mur de soutènement naturel n’utilisant pas de béton pour stocker l’eau dans la zone humide restaurée des hautes terres.
Des solutions basées sur la nature peuvent être observées dans de nombreux autres projets financés par l’AF dans divers secteurs et régions. Un projet à Antigua-et-Barbuda consiste à restaurer des canaux et des étangs de drainage naturels pour protéger contre la montée des eaux et les inondations, et améliorer le débit des mares d’eau stagnante qui attirent les moustiques reproducteurs et d’autres vecteurs de maladies.
Au Cambodge, un projet mis en œuvre par le PNUE avec le ministère de l’environnement a examiné des méthodes de reforestation respectueuses du climat tout en diversifiant la production de légumes par le biais de jardins familiaux et en renforçant la sécurité de l’eau pour lutter contre la baisse de la productivité agricole due à des précipitations irrégulières.
En Inde, un projet mis en œuvre par la Banque nationale pour l’agriculture et le développement rural (NABARD) s’est concentré sur la restauration des mangroves dégradées, ce qui favorisera les systèmes naturels pour protéger les moyens de subsistance contre les inondations et l’érosion, tandis que des projets à Maurice et au Sénégal restaurent également les mangroves contre la montée des eaux.
Source : PNUE