Violences post-electorales en Guinée: 3 ministres en conférence de presse

Trois ministres du gouvernement Kassory Fofana , notamment :Gl Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Albert Damantant Camara ministre de la sécurité et de la protection civile,Me Mory Doumbouya ministre de la justice garde des Sceaux ont conjointement animé une conférence de presse ce lundi à Conakry.Objectif faire l’état des lieux des manifestations post-electorales.

D’entrée c’est le Gl Bourema Condé qui d’abord  déploré des assassinats, des vandalismes, des incendies à Conakry et dans plusieurs préfectures du pays telle que Mali, Labé, à Dalaba, Mamou, Kérouané, Kissidougou, Macenta, Kindia, Boké, Dubréka, Coyah et Télimélé.

Entre autres, Bouréma Condé a cité les destructions à Mali du domicile du secrétaire général du RPG et de celui du chargé à l’organisation des collectivités. Des tirs de fusils de calibre 12 contre des agents de la sécurité ont été également enregistré à Mali, selon le ministre qui a aussi signalé des érections de barricades sur la route nationale reliant Labé et Mali.

Dans la préfecture de Labé, le ministre note la casse totale de plus d’une dizaine de véhicules dont sept véhicules administratifs, des attaques contre les logements de deux responsables locaux du RPG et l’érection de plusieurs barricades sur les voies publiques urbaine et inter-urbaine.

A Dalaba, il note des vandalismes des  logements de plusieurs cadres de l’administration et membres du parti au pouvoir, mais aussi deux assassinats et deux blessés graves.

A Pita, le ministre parle de plusieurs incendies dont ceux du siège des NFD et de la CEPI (Commission électorale préfectorale indépendante), de vandalismes de logement de citoyens, de trois morts et de trois blessés graves. Le ministre a signalé d’autres cas de violences dans cinq sous-préfectures de Pita.

Dans la préfecture de Mamou, Bouréma Condé dresse un bilan dans lequel on dénombre plus d’une vingtaine de blessés parmi les forces de sécurité.

A Kérouané, le ministre de l’Administration du territoire parle du vandalisme de trois boutiques de commerce, trois magasins et d’un bar café.  A Boké, c’est dans la sous-préfecture de Kolabougny que le gouvernement a enregistré 12 cas de vandalismes et destruction de boutiques.

Dans la préfecture de Kissidougou, le ministre parle de vandalisme de 42 boutiques de marchandise, casse et incendie de trois bâtiments d’habitation, vandalisme et pillage de 9 conteneurs de marchandise…Quatre morts dont deux par balle et deux par machette. A Macenta, il y a également eu incendie de boutiques et magasins, incendie du siège local de l’UFDG et de motos appartenant au parti.

A Dubréka également, le gouvernement a enregistré des cas de vandalisme de bâtiment d’habitation, de conteneurs de marchandise et d’une école publique; incendie de bâtiment d’habitation, de PA militaire, de boutiques de marchandises… Là encore, le gouvernement déplore 7 morts.  Le ministre a également rappelé l’assassinat d’un citoyen à Coyah par balle et de nombreux dégâts à Télimélé.

Dans la capitale Conakry, Bouréma Condé a entre autres mentionné l’attaque du train minéralier  de Rusal et de l’assassinat d’un militaire et de trois gendarmes « ligotés et brûlés vifs ».

En dressant ce bilan, le ministre Bouréma a salué le travail  des forces de l’ordre qui ont sécurisé le scrutin. Albert Damantang Camara a dédouané les forces de l’ordre accusées par des citoyens et des ONG de tirer à balle réelle sur les manifestants.

Damantang Albert Camara a indiqué que la Guinée est le seul pays au monde où aucune personne n’est armée dans les dispositifs de maintien d’ordre. « Dans tous les pays du monde, vous avez au moins dans chaque unité un agent qui a une arme à feu, qui reste en retrait, et qui peut intervenir dans l’hypothèse où dans la foule des manifestants, il y aurait une autre personne qui a une arme à feu ou si un élément se trouvait en danger de mort », a expliqué le ministre de la Sécurité, estimant que c’est parce que les unités de police ne possèdent pas d’arme que leur collègue a été « massacré à coup de machette et de barre de fer et déposé dans une poubelle » à Bambéto.

« Maintenant qu’il y ait des hypothèses d’incidents isolés d’agents […] Nous souhaitons que tout le monde nous en apporte la preuve, à commencer d’abord par les organisations internationales vers lesquelles se précipitent les témoins pour nous donner les outils et les éléments vidéos ou imagés pour confondre les forces de l’ordre guinéennes…», a lancé Damantang

Alors que Me Mory Doumbouya de la Justice a promis toute la lumière sur ces morts et dégâts matériels