Mise en oeuvre de la zlecaf :Voici la réaction du ministre guinéen du commerce

L’accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) est officiellement entré en vigueur ce vendredi, 1er janvier pour sa mise œuvre effective .Ratifiée jusqu’à présent par 34 pays, le traité est censé instaurer la plus vaste zone de libre-échange au monde, avec 1,2 milliard de personnes potentiellement concernées. L’idée étant d’accroître le commerce intra-africain et d’y développer les richesses. La Zlecaf.Quelles sont les opportunités et les défis pour la Guinée ?c’est dans cette déclaration ci-dessous du ministre du commerce Boubacar Barry.lisez

Guinéens, Guinéennes,

Chers Compatriotes,

L’accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) qui a été signé le 21 mars 2018 lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine à Kigali, entre dans sa phase de mise en œuvre concrète le 1er janvier 2021. Il est important de rappeler que cet accord né de l’initiative des chefs d’Etat et de Gouvernement des pays de l’UA, de faire de notre continent à terme, un marché unique, a connu une impulsion notable de Son Excellence le Président de la République, Chef de l’Etat, le Prof. Alpha CONDE, lorsqu’il présidait aux destinées de notre organisation continentale en 2017.

Chers Compatriotes,

Mesdames, Messieurs,

L’objectif visé par la ZLECAf à l’horizon 2063 est :

• d’éliminer progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce des marchandises ;

• de libéraliser progressivement le commerce des services ;

• de coopérer en matière d’investissement, des droits de propriété intellectuelle et de politique de concurrence ;

• de coopérer dans tous les domaines liés au commerce ;

• de parvenir par l’industrialisation, le développement des chaines de valeurs, la construction d’infrastructures, à la restructuration de l’économie africaine pour en faire en 206 un seul marché dans un seul territoire douanier.

Il s’agit de créer progressivement un espace économique dans lequel les Etats Parties éliminent entre eux, les droits de douane ainsi que toutes les barrières pouvant entraver le commerce pour créer un marché unique de 1,3 milliards de consommateurs, où les produits et services circuleront et s’échangeront librement, avec un PIB cumulé de 2,3 à 3,4 billions de $ US.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente ainsi une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d’élargir l’inclusion économique dans les pays concernés. Il est attendu que cette mise en œuvre permette:

• de sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté et d’augmenter les revenus de près de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour ;

• d’augmenter les revenus de l’Afrique de plus de 450 milliards de dollars d’ici à 2035, soit une progression annuelle de 7 % ;

• d’accroître de 560 milliards de dollars les exportations africaines, essentiellement dans le secteur manufacturier ;

• de favoriser une progression salariale annuelle plus significative pour les femmes et les jeunes d’environ 10,5 % d’augmenter les opportunités d’emplois pour les populations, le salaire des travailleurs non qualifiés de 10,3 % et celui des travailleurs qualifiés de 9,8 %.

 

Mesdames, Messieurs,

Notre pays a pris part à toutes les étapes du processus d’initiation et de négociations ayant abouti à la concrétisation de cette initiative continentale. C’est l’occasion ici de saluer la contribution significative de toutes les parties prenantes et plus particulièrement, celles du Ministère des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, du Ministère du Budget à travers la Direction Générale des Douanes et du secteur privé à travers la Confédération Patronale des Entreprises de Guinée (CPEG) et de la Société civile.

Mesdames, Messieurs,

Si la ZLECAF offre des opportunités réelles, elle présente cependant des défis majeurs qu’il conviendra de relever durant sa mise en œuvre et les futures négociations. Bien plus, des changements structurels majeurs s’imposent si notre pays ne veut pas devenir un simple prolongement du marché des autres Etat africains Parties de la Zone de libre-échange. D’où l’impérieuse nécessité de renforcer notre capacité d’offre et sa qualité, pour pouvoir mieux participer au commerce sous régional, africain et international. Et c’est la raison pour laquelle, sous l’impulsion du Premier Ministre, Chef de Gouvernement, Son Excellence Dr Ibrahima Kassory FOFANA, sur les orientations de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, le Prof. Alpha CONDE, notre pays s’est doté grâce à l’appui de la Commission Economique Africaine (CEA) d’une Stratégie Nationale de mise œuvre de la ZLEACAF.

La mise en œuvre de cette stratégie devrait concourir à la réalisation d’objectifs stratégiques clairement définies, à savoir : (i) une meilleure appropriation du contenue de la ZLECAf par tous les acteurs, (ii) la rationalisation du dispositif de promotion et d’appui du commerce extérieur et au renforcement du cadre de référence des politiques publiques, (iii) la réduction des coûts des transactions associés au commerce et la facilitation des échanges, (iv) l’amélioration de l’environnement des affaires et le développement de la mise en œuvre de stratégies sectorielles offensive dans le domaine du commerce intra-régional, (v) la mise à niveau des producteurs (en particulier les PME/PMI et agriculteurs) et des produits et (6) la promotion de la participation des femmes, des jeunes et de l’informel au commerce transfrontalier.

Chers Compatriotes,

Mesdames, Messieurs,

C’est l’occasion pour le Gouvernement, par ma voix, d’encourager tous les acteurs nationaux et différentes parties prenantes (secteur privé, publics et sociétés civile…) à s’informer et à participer pleinement à la mise œuvre de la stratégie nationale, pour tirer meilleur profit des opportunités qu’offre la ZLECAF.

Bonne et heureuse année 2021,

Je vous remercie