L’enjeu de la formation par le Chef de l’Etat de son nouveau gouvernement hante les esprits et devient de plus en plus le sujet privilégié des débats dans le pays et à l’extérieur.
Pour ma part, je commencerai à faire des prières : Que Dieu guide le Président de la République dans le choix de sa prochaine équipe gouvernementale.
Il dispose à cet effet d’un certain nombre d’atouts et de marges de manœuvre après dix ans à la magistrature suprême du pays notamment :
– Il connaît tous les genres d’hommes existants dans cet environnement gouvernemental ;
– Il a l’évaluation de tous ceux qui ont gouverné directement ou indirectement avec lui pendant ces dix dernières années ;
– Il sait plus que quiconque, que beaucoup d’entre eux n’ont pas été à la hauteur de ses attentes malgré les multiples remaniements ou les sédentarisations aux postes stratégiques de l’Etat ;
– Le Peuple l’a investi d’un mandat de six ans au cours duquel et après lequel il n’a plus besoin d’un soutien politique et de campagne ;
– Les attentes non comblées du Peuple dans beaucoup de domaines dont ceux des services sociaux de base restent une réalité et une pression sociale de plus en plus persistante ;
– Les prochaines six années sont une exceptionnelle opportunité pour produire davantage de bonheur dans le développement économique, social et de la cohésion nationale ;
Ces espoirs ne pourront se réalisés sans le concours d’une équipe de personnes dévouées fidèles et compétentes autour de lui. Pour y arriver, il doit s’affranchir de toutes les pressions politiques et sociales de personne ou de groupes de personnes.
L’exercice se caractérise par un méticuleux mélange d’expertise technique, d’intelligence créative, de loyauté, de capacité à résoudre des problèmes complexes.
Le sextennat s’accommodera mieux à une profonde modification du profil de la nouvelle équipe gouvernementale en déplaçant, en remerciant et surtout en embauchant de nouveaux collaborateurs en vue d’une parfaite cohérence permettant une adéquate mobilisation autour des projets et programmes de développement.
Le Chef de l’Etat a besoin et doit se trouver une équipe de collaborateurs sur laquelle il doit se reposer et dont il est certain qu’ils partagent sa vision et qu’ils travailleront dans le sens de la stratégie décidée ensemble.
Des collaborateurs aptes à écouter, décider et agir sans être principalement motivés par leur intérêt personnel. Sur la base d’une meilleure répartition des rôles et des compétences, le Chef de l’Etat doit choisir parmi les guinéens compétents sur lesquels il pourra se reposer surtout lorsqu’il est absent ou indisponible, auxquels il donnera plus de pouvoirs car ils sont prêts à suivre son programme et à faire exécuter convenablement ses décisions. Ils auront sa confiance mais pas au point de tout partager, de tout déléguer.
Ce mécanisme permettra au Chef de l’Etat de casser la routine de ceux qui sont en place depuis longtemps.
Plus le Président aura de compétences autour de lui, plus son système de gouvernance sera performant.
En tout état de cause, il faut éviter de choisir ses collaborateurs pour leur incompétence, pour être sûr qu’ils ne contesteront jamais son autorité , les « Yes Men » comme le disent les Américains.
Quand le Peuple a investi le dirigeant de sa confiance, donc d’un mandat, il doit avoir confiance en lui même et ne rester devoir qu’au seul Peuple souverain.
Le métier du Chef n’est pas de tout connaître car il y aura forcement dans chaque fonction précise un plus compétent que lui ne serait ce que parce qu’il y consacre tout son temps, parce qu’il fait des tâches que lui ne fait pas.
Il n’est pas exclu non plus pour le Chef de l’Etat de choisir des personnes moins compétentes pour des raisons politiques et subjectives cependant, il faut les affecter aux postes sur lesquels ils risquent de causer le moins de dégâts.
J’espère et je souhaite pour l’intérêt supérieur de la Nation que le temps de réflexion que se donne le Chef de l’Etat avant la composition de son gouvernement servira à se doter d’une telle équipe de collaborateurs.
Comme le dit le Professeur Sydney Finkelstein, « on reconnaît d’ailleurs la grandeur et la valeur d’un Dirigeant à sa façon de recruter et de choisir ».
Monsieur le Président de la République, les Guinéens ont soif de bien être, vous avez de légitimes programmes pour y arriver il vous reste les collaborateurs ; que Dieu Tout Puissant vous guide.
Honorable Elhadj Dembo Sylla
Président du Groupe Parlementaire
Alliance Patriotique