Des chercheurs français ont mis au point un nez artificiel capable de mesurer la concentration d’ammoniac dans l’haleine. L’objectif de ce dispositif à usage médical est d’assurer un suivi personnalisé des patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
En France, environ 6 millions de personnes souffrent d’insuffisance rénale chronique. À partir d’un certain niveau de dysfonctionnement, les reins ne parviennent plus du tout à filtrer le sang et le patient est confronté à un traitement lourd en attendant de recevoir une greffe de rein. Actuellement, la détection de cette maladie silencieuse et progressive est réalisée à l’aide de tests sanguins ou urinaires nécessitant des appareillages complexes en milieu hospitalier. Afin de faciliter le diagnostic précoce de l’insuffisance rénale, l’Institut Mines-Télécom de Lille Douai a mis au point un nez artificiel qui analyse l’haleine des patients, nous précise Jean-Luc Wojkiewicz, enseignant-chercheur à l’école d’ingénieurs de l’Institut.
À terme, les nez électroniques permettraient de détecter les premiers symptômes de n’importe quelle pathologie et d’établir un diagnostic médical complet à partir de notre haleine. Mais la saga de ces senseurs renifleurs ne s’arrête pas là. Les chercheurs envisagent aussi de développer des nez artificiels pour identifier la présence de bactéries et même de déterminer la nature et la concentration de virus dans un endroit clos. Sans oublier, le développement de nez électroniques multifonctions ultra sensibles qui réagiront aux moindres polluants, vapeurs toxiques et explosives ou encore pourront analyser la fraîcheur des aliments. Et d’ici à quelques années, quand ils seront suffisamment miniaturisés, ils intégreront évidemment tous nos smartphones.
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