Depuis la publication par certains sites d’information de la nouvelle de non-participation de la Guinée au sommet de la France sur l’économie africaine initialement prévue le 8 juillet prochain, des commentaires vont tous azimuts.
Si d’aucuns crient à la victoire, d’autres par contre pensent que cette décision de Paris est un non-évènement.
Les relations entre la Guinée de Sékou et la France n’ont jamais été au beau fixe.
Ceux qui connaissent l’histoire savent parfaitement que ce comportement de la France vis-à-vis de la Guinée est la suite logique de sa volonté d’isoler notre pays pour lui faire regretter continuellement son ‘’Non’’ au Général De Gaulle.
En effet, la proclamation de l’indépendance de la Guinée le 2 Octobre 1958 n’a jamais été digérée par les dirigeants qui se sont succédé à la tête de ce pays esclavagiste. Elle est toujours restée en travers de leur gorge.
Vraisemblablement, cette nouvelle de non-participation de notre pays à ce sommet de l’ignominie n’est aucunement une surprise pour nous les guinéens, car les prises de positions du Professeur Alpha Condé concernant la relation entre la France et l’Afrique n’ont jamais été du goût des autorités françaises. Il dit toujours haut ce que d’autres pensent plus bas. On a encore bonne souvenance de sa sortie du côté de la Côte d’ivoire lors de l’ouverture de la deuxième Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique le 30 Mars 2017, où il avait expressément demandé à ses pairs de couper le cordon ombilical avec la France.
Citation :« je vous invite à couper le cordon ombilical avec la France. »
Clairement, la position du Président guinéen concernant cette relation occulte de l’État français avec ses anciennes colonies reste inchangée et il le fait savoir à tout bout de champ. Cela fait que Paris ne le porte pas tellement dans son cœur.
Admettons donc que c’est pour une question de droit de l’homme que notre pays ne sera pas au rendez-vous du 8 Juillet, comme certains ont tendance à faire croire. Mais, si c’est pour une question de violation des droits l’homme et de troisième mandant que la Guinée n’a pas figuré sur la liste des pays conviés, certains pays invités ont pourtant des dirigeant qui ont fait plus de deux mandants, et d’autres ont fait de sanglantes repressions et continuent de faire subir par leurs populations.
La France cherche par contre l’amitié avec certains de ces pays qui ont même abandonné le français comme langue officielle dans leur pays.
Mais une chose est sûre, c’est que nous sommes fiers de ne pas être sous la tutelle mortifère de la France. Nous sommes fiers de notre souveraineté. Heureusement, nos dirigeants successifs, de Sékou Touré au Professeur Alpha Condé, en passant par le Général Lansana Conté, le capitaine Moussa Dadis Camara, le Général Sékou Konaté, tous ont suivi et défendu jalousement cette souveraineté arrachée à la France en 1958.
En un mot tout comme en mille, toujours est-il que si la Guinée partait à ce sommet, elle dirait toujours haut ce que les autres pensent plus bas. Nous connaissons le Professeur Alpha Condé dans ce sens.
D’ailleurs, comment la France peut inviter les Pays africains à un sommet sur la relance d’une économie qu’elle-même contribue toujours à affaisser ?
Quelle hypocrisie !
Sayon Mara, Juriste