Pointé du doigt dans le scandale Pegasus, le Maroc dénonce une campagne médiatique mensongère. Le pays est l’un des principaux États indexés depuis le début de la semaine par un consortium de 17 journaux internationaux pour son utilisation du logiciel de surveillance israélien. L’affaire a pris une tournure encore plus embarrassante avec la révélation que des numéros de politiques français, dont l’un de ceux du président Macron, pourraient être la cible de tentative d’espionnage.
La première, dite DGED, est le service de renseignement extérieur du pays, chargé notamment du contre-terrorisme. Elle surveille, par exemple, les militants de la cause du Sahara occidental, y compris en France et, on l’imagine, au sein des autorités algériennes, principal soutien du Front Polisario.
La seconde, dite DGST, est le service de surveillance intérieure. Selon Forbidden Stories, ce serait elle la principale utilisatrice du logiciel, pour surveiller journalistes, opposants, hommes politiques, mais aussi l’entourage du roi Mohamed VI, les personnes qu’il rencontre, sa famille, notamment son cousin Hicham Alaoui, critique du régime, appelé le « prince rouge » et déchu de son titre.
Un allié historique
Des accusations embarrassantes pour Rabat, qui est l’un des principaux alliés des pays occidentaux sur les questions de renseignements et en premier lieu de la France, un allié historique. Emmanuel Macron avait réservé son premier voyage présidentiel au Maroc, signe de relations étroites, encore confirmées par la visite lundi soir du chef de la diplomatie marocaine à Paris pour y rencontrer son homologue, Jean-Yves Le Drian.
Le Maroc est connu pour l’efficacité de ses services, de son renseignement humain, mais aussi technologique, qui a permis de relativement préserver le royaume du terrorisme. Rabat a aussi fourni des informations cruciales sur plusieurs personnes en Europe, notamment en 2015, permettant la localisation de l’exécutant principal des attentats du 13-Novembre à Paris, le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud.