Les Jeux olympiques de Tokyo 2021 ont pris fin pour la Guinée ce 5 août avec la défaite de Fatoumata Yarie Camara en repêchages du tournoi de lutte libre (-57 kg). La Guinéenne, déjà battue la veille par la triple championne du monde et championne olympique Risako Kawai, repart toutefois du Japon avec une expérience précieuse pour la suite de sa carrière.
Le rideau est tombé sur la participation de la Guinée aux Jeux olympiques de Tokyo 2021. Après les passages de Mariama Touré (natation), Mamadou Samba Bah (judo), Aissata Deen Conté (athlétisme) et de Mamadou Bah (natation), Fatoumata Yarie Camara a refermé le ban, en lutte libre, ce 5 août. Elle a été battue 10-0 en repêchages chez les moins de 57 kg, par la Mongole Khongorzul Boldsaikhan.
Principale chance de podium pour la Guinée, Fatoumata Yarie Camara repart du Japon sans médaille mais pas sans nouveaux atouts. « Ces JO, ça reste une belle expérience. Ça me donne des clés pour mieux comprendre comment on affronte des championnes », explique celle qui a été vaincue en 8e de finale par Risako Kawai, médaillée d’or à Rio à 2016 et référence dans la catégorie.
« C’est très positif en vue de Paris 2024. Je vais bien me préparer pour avoir une médaille olympique, dans trois ans », poursuit-elle.
Elle a failli ne pas aller à Tokyo
Pourtant, Fatoumata Yarie Camara a failli ne pas venir à ces JO 2021. Les autorités guinéennes ont tout d’abord refusé d’envoyer une délégation au Japon, officiellement à cause du Covid-19, avant de faire machine arrière. « Cette situation m’a un peu déstabilisée. Mais une fois que je suis arrivée à Tokyo, j’ai mis ça de côté. Parce qu’une vraie championne ne doit pas rester bloquée sur les choses difficiles. En tant qu’athlète de haut niveau, je suis prête à affronter toute situation, souffle-t-elle. Je suis bien sûr soulagée de participer à ces Jeux. Car c’était mon rêve. Et puis, je me suis qualifiée sur le tapis ».
Fatoumata Yarie Camara a en effet décroché son sésame pour Tokyo 2021 lors d’un Tournoi de qualification olympique (TQO) continental, à Hammamet, contrairement à ses camarades des autres disciplines, qui, eux, ont été invités aux JO au titre de l’universalité du sport. « Quand on vient d’un pays comme la Guinée, il faut toujours conserver le moral, estime-t-elle. Parce qu’on ne dispose pas des mêmes choses que les Européens, notamment. Le peu qu’on a en Guinée, on l’offre aux athlètes pour qu’ils puissent bien se préparer ».
Mais ce n’est toutefois pas toujours suffisant pour être performante. « Je demande davantage de soutien pour pouvoir honorer mon pays du mieux que je peux, à chaque fois que je vais à une grande compétition. Je veux faire monter le drapeau rouge, jaune et vert », lance-t-elle.
Repérée dans la rue, par un militaire
Pour le moment, les principaux faits d’armes de la jeune femme, qui s’entraîne notamment au Maroc, sont une médaille de bronze aux Jeux Africains 2019 et la deuxième place du TQO pour Tokyo. Pas mal pour une athlète qui a découvert son sport par le jeu du hasard. « Avant, je jouais au football dans la rue, racontait Fatoumata Yarie Camara à RFI en avril dernier. Un jour, un militaire m’a vu. Il pratiquait la lutte. Il est venu jusqu’à chez moi. Il m’a contactée puis a parlé avec ma maman pour la convaincre du fait que j’avais un avenir dans la lutte ». Pari réussi, pour le moment, pour la Guinéenne qui estime pouvoir battre les meilleures, avec une préparation sérieuse.