Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a effectué une visite ce mercredi, 20 octobre 2021, en Guinée. Il a eu un tête-à-tête avec le président de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, au Palais Mohamed V de Conakry. Les deux chefs d’Etat ont échangé notamment sur le raffermissement des relations entre leurs États.
A cette occasion, Umaro Sissoco Embaló a exprimé la reconnaissance de la Guinée-Bissau à son voisin de Conakry, qui a envoyé des militaires pour aider le peuple bissau-guinéen dans sa lutte pour son accession à l’indépendance. « Le peuple de Guinée Bissau est reconnaissant envers la Guinée, un pays qui a tout donné pour la libération du peuple bissau-guinéen. C’est dommage qu’à un moment donné, les relations entre les deux pays aient été froides. Mais moi, j’ai toujours gardé en tête que les relations entre la Guinée Bissau et la Guinée Conakry dépassent les deux présidents (lui et Alpha Condé, ndlr) », a-t-il déclaré.
Pour prouver que la Guinée-Bissau n’a pas oublié cette phase importante de son passé, Sissoco Embaló a pris un engagement à l’égard du peuple de Guinée. « Tant que je suis président, il sera interdit à quelqu’un de demander une carte d’identité à un Guinéen en Guinée Bissau. Le fait juste de dire : je suis Guinéen de Conakry est déjà une carte d’identité. Si on est indépendants aujourd’hui, c’est grâce à la Guinée Conakry. Je pense qu’on va toujours privilégier les relations entre les peuples et les États, non pas celles des hommes », a-t-il dit, faisant toujours allusion à ses relations tendues avec l’ancien président guinéen, Alpha Condé.
Par ailleurs, le chef de l’Etat bissau-guinéen a donné quelques conseils au colonel Mamadi Doumbouya pour la réussite de la transition que dirige le président du CNRD (la junte militaire qui a renversé le président Alpha Condé). « Je souhaite que vous fassiez une bonne transition en faisant toujours des concertations. Je vous conseille aussi de ne pas vous mettre à dos la communauté internationale. La communauté internationale reste toujours nos partenaires », a dit Umaro Sissoco Embaló, tout en appelant son homologue à veiller sur l’unité nationale. « Un pays qui est dirigé sur la base de considérations ethniques, n’est pas une nation ».
Il a également interpellé le colonel Mamadi Doumbouya sur la nécessité de ne pas confisquer le pouvoir, en rappelant l’exemple réussi du président Amadou Toumani Touré du Mali. « ATT a fait une transition, il est parti. Et il est revenu (au pouvoir, ndlr), parce qu’il avait fait un bon travail », a souligné le président bissau-guinéen.
GM