Environnement : Des sites naturels et culturels inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Le Comité du patrimoine mondial a inscrit cette semaine 11 nouveaux sites, dont sept culturels et trois naturels, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO lors de sa 44e session qui se déroule en ligne et depuis Fuzhou, en Chine.

Voici les  nouveaux sites naturels:

Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote (Japon)

Copyright : © MOEJ
Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote – Copyright : © MOEJ

Couvrant 42.698 hectares de forêts pluviales subtropicales sur quatre îles d’un archipel situé au sud-ouest du Japon, ce site en série forme un arc à la limite entre la mer de Chine orientale et la mer des Philippines. Le mont Yuwandake, sur l’île Amami-Oshima, constitue son point culminant et s’élève à 694 mètres au-dessus du niveau de la mer.

L’homme est totalement absent du site, lequel présente une grande valeur de biodiversité avec une proportion très élevée d’espèces endémiques, dont beaucoup sont menacées au niveau mondial. Parmi ces espèces endémiques, on trouve notamment des plantes, des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des amphibiens, des poissons d’eaux douces et des crustacés décapodes et notamment, des espèces menacées comme le lapin des îles Amami (Pentalagus furnessi) et le rat à poils longs de Ryukyu (Diplothrix legata), qui représentent d’anciennes lignées et n’ont aucun parent vivant dans le monde.

Cinq espèces de mammifères, trois espèces d’oiseaux et trois espèces d’amphibiens vivant au sein du bien ont été identifiées à l’échelon mondial comme des espèces EDGE (Evolutionarily Distinct and Globally Endangered), des espèces en danger qui n’ont pas ou n’ont que peu de parents proches. Plusieurs espèces endémiques sont aussi inféodées à certaines îles du bien proposé pour inscription.

 

Getbol, étendues cotidales coréennes (République de Corée)

Situé sur le littoral oriental de la mer Jaune, sur les côtes sud-ouest et sud de la République de Corée, ce site comprend une série de quatre éléments : Seocheon Getbol, Gochang Getbol, Shinan Getbol et Boseong-Suncheon Getbol. Leur superficie totale est de 129.346 hectares, dont 74.497 hectares de zones tampons. Le site présente une combinaison complexe de conditions géologiques, océanographiques et climatologiques qui ont favorisé le développement de systèmes sédimentaires côtiers divers.

Chaque élément illustre l’un des quatre sous-types d’étendues cotidales (estuarien, baie ouverte, archipel et semi-fermé). Le niveau de biodiversité de ce site est élevé, avec 2.150 espèces de flore et de faune enregistrées, dont 22 espèces menacées ou quasi menacées au niveau mondial. Le site abrite 47 espèces d’invertébrés marins endémiques, dont cinq sont en danger, ainsi qu’un total de 118 espèces d’oiseaux migrateurs pour lesquelles il constitue un habitat d’importance critique.

La faune endémique comprend Octopus minor et des espèces détritivores comme les crabes estuariens japonais (Macrophthalmus japonica), les crabes violonistes (Uca lactea), les polychètes (vers annelés), le crabe Ocypode stimpsoni, le mollusque Umbonium thomasi et les polychètes ainsi que différentes espèces suspensivores, comme les palourdes. Ce site illustre le lien entre géodiversité et biodiversité, et décrit aussi la manière dont la diversité culturelle et l’activité humaine dépendent du milieu naturel.

 

Géorgie, Forêts pluviales et zones humides de Colchide

Ce site comprend sept éléments dans un corridor de 80 km de long bordant le littoral oriental tempéré chaud et extrêmement humide de la mer Noire. Ces éléments constituent une série altitudinale quasi complète des écosystèmes les plus typiques de la Colchide, du niveau de la mer à plus de 2 500 mètres d’altitude.

Les principaux écosystèmes sont des forêts pluviales anciennes et décidues de Colchide et des zones humides, des tourbières de percolation et autres types de milieux tourbeux de la région de Colchide. Les forêts pluviales de feuillus, très humides, abritent une flore et une faune extrêmement diverses et présentent de très fortes densités d’espèces endémiques et reliques, notamment un nombre important d’espèces menacées au plan mondial et d’espèces reliques ayant survécu aux cycles glaciaires du Tertiaire. Le bien abrite environ 1.100 espèces de plantes vasculaires et non vasculaires, dont 44 espèces de plantes non vasculaires menacées, ainsi que près de 500 espèces de vertébrés et un grand nombre d’espèces d’invertébrés.

Le site constitue également l’habitat de 19 espèces animales menacées, notamment l’esturgeon, et en particulier l’esturgeon du Danube, en danger critique. Il s’agit d’un site d’étape clé pour de nombreux oiseaux menacés au plan mondial qui migrent à travers le goulot d’étranglement de Batumi.

Complexe des forêts de Kaeng Krachan (Thaïlande)

Le site est situé le long de la partie thaïlandaise de la chaîne Tenasserim, un ensemble de montagnes de granite et de calcaire qui s’étend sur un axe nord-sud jusqu’à la péninsule malaise.

Lieu de croisement de la faune et de la flore, le bien abrite une riche biodiversité et est principalement composé de forêts semi-sempervirentes, sempervirentes et humides sempervirentes, ainsi que de forêts de feuillus mixtes, de montagne et de diptérocarpes feuillus.

Un certain nombre d’espèces de plantes endémiques et menacées à l’échelle mondiale ont été recensées sur le site qui recoupe deux zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) et qui est connu pour la richesse de la diversité de ses oiseaux, dont huit sont menacées à l’échelle mondiale. En outre, le bien abrite le crocodile du Siam (Crocodylus siamensis), en danger critique, le dhole (Cuon alpinus), menacé à l’échelle mondiale, le banteng (Bos javanicus), l’éléphant d’Asie (Elephas maximus), la tortue à tête jaune (Indotestudo elongata) et la tortue géante (Manouria emys), menacée d’extinction ainsi que d’autres espèces vulnérables d’oiseaux et de mammifères.

Ce site remarquable abrite aussi huit espèces de félins : le tigre (Panthera tigris) et le chat viverrin (Prionailurus viverrinus), tous deux en danger, le léopard (Panthera pardus), quasi menacé, le chat de Temminck (Catopuma temminckii), la panthère nébuleuse (Neofelis nebulosi), espèce vulnérable, le chat marbré (Pardofelis marmorata), tout comme le chaus (Felis chaus) et le chat-léopard (Prionailurus bengalensis).

Source: UNESCO