Aux États-Unis, les salariés mettent une énorme pression sur leurs employeurs pour être augmentés. On assiste à des démissions collectives spectaculaires. Enquête sur cette révolte des travailleurs américains.
C’était un jour comme dans les autres dans les allées calmes d’un supermarché du Texas, jusqu’à ce qu’une salariée annonce sa démission dans le haut-parleur de l’établissement. Aux États-Unis, des vidéos similaires se multiplient sur les réseaux sociaux. On l’appelle la grande démission. Les Américains quittent leur emploi en masse : 4,5 millions ont démissionné rien qu’au mois de novembre.
Rapport de force inversé
Certains salariés décident même de démissionner collectivement, comme Shakira, Matthew et Dave qui ont claqué la porte du McDonald d’une ville de Pennsylvanie. Ils étaient payés 9,25 dollars de l’heure, l’équivalent de 8 euros. Après le refus de la direction de les augmenter d’un dollar, plus d’une dizaine d’employés ont signé une lettre de démission collective. « Nous partons tous parce que nous ne sommes pas assez payés », ont-ils écrit. Le magasin a été fermé plusieurs heures. Les trois amis ont très facilement retrouvé du travail, mieux rémunéré. Le rapport de force entre employeurs et employés s’est inversé en faveur des salariés, alors que des millions de postes sont à pourvoir dans le pays.