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Aux États-Unis: la commission spéciale de la Chambre des représentants entame ce jeudi les auditions sur l’assaut du Capitole

Aux États-Unis, la commission spéciale de la Chambre des représentants sur l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, entame ce jeudi 9 juin une série d’auditions publiques. Les premières depuis près d’un an. C’est un moment très attendu et très préparé.

Depuis sa mise en place il y a près d’un an, la commission, composée de sept démocrates et deux républicains, a mené presque un millier d’entretiens et collecté plus de 100 000 documents. Mais finalement, si l’on excepte la mise en accusation pour outrage de Steve Bannon, ancien conseiller politique de Donald Trump, les résultats et les conclusions sont encore largement mystérieux. Le but affiché est de capter l’attention du grand public avec ces auditions.

La première ce jeudi soir, aura lieu à une heure de grande écoute, 20 h sur la côte Est. Tous les grands réseaux de télévision, à l’exception notable de la chaîne d’information conservatrice Fox News, diffuseront cette émission en direct.

Capter l’attention

Le terme d’émission n’est pas usurpé. Il y a l’heure de diffusion donc, mais aussi le format. Une heure et demie, peut-être deux heures. Des documents vidéo et audio jusqu’ici tenus secrets seront révélés. D’ailleurs la commission se fait aider par un ancien haut responsable de la chaîne de télévision ABC News pour préparer la chose.

Après plusieurs jours de suspense, on connait les témoins qui s’exprimeront. Il y a le documentariste britannique Nick Quested, qui a tourné des images exclusives le 6 janvier au Capitole, encore un homme d’image donc. Et aussi l’officier de la police du Capitole, Caroline Edwards, première membre des forces de l’ordre à avoir été blessée ce jour-là. Elle n’a toujours pas repris le travail.

Une conspiration

Il est assez clair que les membres de la commission, qu’ils soient démocrates ou républicains, croient qu’il y a eu un effort concerté pour renverser le résultat de l’élection présidentielle américaine de 2020. C’est l’entourage politique et personnel de Donald Trump qui a été interrogé par la commission. Ses conseillers, sa famille. Des représentants républicains proches de l’ancien président, dont le chef de la minorité républicaine, ont été appelés à témoigner et ne l’ont d’ailleurs pas fait.

Ce sont les documents de la Maison Blanche qui ont fait l’objet d’une longue bataille judiciaire pour pouvoir être consultés par la commission. Et au final, on sait que les neuf membres pensent avoir assez d’éléments pour démontrer les responsabilités des uns et des autres. Liz Cheney, représentante du Wyoming, et qui est l’une des deux républicains membres de la commission, disait dimanche matin sur la chaîne de télévision CBS que oui, elle croit qu’il y a bien eu une conspiration : « Je vais le dire comme ça : je n’ai rien appris qui m’a fait me sentir moins inquiète. L’ampleur, l’étendue, à quel point cet effort à plusieurs volets était large. C’est extrêmement large. C’est extrêmement bien organisé. Ça fait froid dans le dos. » Et Liz Cheney d’ajouter qu’un véritable culte de la personnalité s’est constitué au sein du parti républicain autour de Donald Trump dont elle dénonce l’absence de remords. Et elle parle de menace en cours contre la démocratie américaine.

Un élément du débat politique

C’est toute la question. Les derniers sondages indiquent que de moins en moins d’Américains croient à la responsabilité de Donald Trump dans l’attaque du Capitole. Ils sont sans doute de moins en moins nombreux à ne pas s’être déjà fait une opinion.

Le message est aussi inévitablement politique. La commission veut présenter le résultat de ses travaux avant les élections de mi-mandat pour en faire un sujet du scrutin. Pour Liz Cheney, seule membre républicaine à se représenter, l’enjeu est aussi électoral. Dans son État du Wyoming, le parti républicain est dirigé par l’un des manifestants du 6 janvier.

Le volet judiciaire

Le ministère américain de la Justice mène sa propre enquête en parallèle. Le ministre, Merrick Garland, ancien juge et qui a vu sa nomination à la Cour suprême bloquée par les républicains à la fin du mandat de Barack Obama, a déjà dit que les procédures viendraient en temps et en heure et que tout cela dépendait des faits. Manifestement, il estime qu’il n’est pas temps ou qu’il n’a pas assez d’éléments pour poursuivre l’ancien président. Et les élus démocrates n’hésitent plus à manifester leur frustration. Ils comptent sans doute sur ces auditions pour convaincre cet homme très attaché à l’indépendance de la justice d’agir avant la période électorale.

rfi.fr

 

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