Fête de Tabaski : les vérités du premier Imam »Dieu a accordé à la Guinée tout ce que l’homme peut espérer. Ce qui nous manque, c’est la ressource humaine »

La communauté musulmane de Guinée à l’image de ses coreligionnaires du monde a célébré ce samedi, 09 juillet 2022, la fête de l’Aïd El Kebir (Fête de Tabaski). Au Palais présidentiel Mohamed V où le chef de l’État colonel Mamadi Doumbouya s’est acquitter c’est Elhaj Mamadou Saliou Camara, premier imam de la grande mosquée Fayçal , qui a dirigé la prière.

Dans son sermon prononcé devant le président de la transition,entouré  de plusieurs membres de son Gouvernement, le religieux a tenu un lange de vérité. Il a invité les Guinéens à être honnêtes, patriotes, à s’unir et à bannir certaines tares telle que l’ethnocentrisme qui ont toujours freiné la marche du pays depuis l’indépendance.

« Il faut qu’on ait un esprit et un mental religieux. L’esprit d’un bon musulman doit être saint. Il faut qu’il aime le bien pour les autres comme il aime pour soi-même. Nous devons laver nos cœurs pour s’aimer entre nous et aimer notre belle patrie-là. Dieu a accordé à la Guinée tout ce que l’homme peut espérer. Ce qui nous manque, c’est la ressource humaine. Alors je demande aux Guinéens d’être ensemble et d’oublier l’esprit ethnocentrique, l’esprit de tribalisme et régionaliste. Il faut qu’on se donne la main. Parce que la Guinée n’est pas pour une ethnie, ni pour une famille, ni pour une région naturelle. C’est pour tous les Guinéens. Et nous devons être ensemble pour gagner », dira le premier imam de la grande mosquée Fayçal

Poursuivant, le religieux a rappelé aux fidèles musulmans que depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, plusieurs chefs d’Etats se sont succédé à la tête du pays. Mais à chaque fin de régime, des Guinéens se sont plaints de la mauvaise gouvernance. C’est pourquoi, il a invité à une unité d’action pour que la transition en cours soit une totale réussite. Il prévient que si elle échoue, c’est tous les guinéens qui vont en pâtir.

« On a été colonisé pendant 60 ans par les blancs. On s’est uni, on est tombé d’accord pour qu’ils quittent le pays parce que ça n’allait pas en notre faveur. Ils sont partis sans la guerre. Après, c’est un président guinéen qui nous a dirigés, Ahmed Sékou Touré (26 ans). Avec lui, on a dit que ça n’a pas marché, il a quitté. Le président Lansana Conté a fait 24 ans. Tout le monde a dit ça ne marche pas. Dadis Camara est venu là également on a dit encore que ça n’a pas marché. Avec Sékouba Konaté, ça n’a pas marché. Durant les 11 ans d’Alpha Condé, ça n’a pas marché.

Il faut que cette fois-ci ça marche. Parce qu’on ne peut pas rester en Guinée si ça ne marche pas. Si ça ne marche pas, on va mourir de faim et dans la pauvreté pendant qu’on a tout. Alors, il faut qu’on se donne la main pour que ça marche cette fois. Pour ce faire, il faut bannir les considérations ethnique et régionnaliste, -peulh, malinké, sousous, guerzé etc-. Nous voulons que les Guinéens tout court soient ensemble pour construire notre pays », a lancé Elhaj Mamadou Saliou Camara.