Apparemment, on ne finira pas d’être surpris par les découvertes des grands réseaux de malandrins qui avaient pris en otage les ressources de la CNSS.
Jour après jour depuis le changement survenu à la tête de cette institution, l’opinion ne cesse d’être estomaquée par les informations qui paraissent çà et là, relativement à sa gestion antérieure.
Des découvertes éléphantesques de stratégie de détournement de deniers publics et de réseaux de délinquant économique dignes d’un film de cartel de narcos.
En effet, l’argent qu’on prélevait sur les salaires des travailleurs pour leur garantir une couverture sociale était pillé dans la plus grande flagrance. Les cadres qui étaient censés veiller sur la bonne gestion de ces ressources ont avec indélicatesse planifié de la façon la plus minutieuse, leur dilapidation à travers des montages de faux dossiers. Et ça, malgré la sensibilité qui existe dans la gestion des institutions de sécurité sociale et les conséquences dramatiques que cela peut avoir à long terme.
Dans le but de sécuriser totalement les ressources de cette institution, après le grand succès des réformes entreprises au niveau du recouvrement et du paiement des pensions, la Direction Générale a mis le pied sur un autre plat des filous qui est les allocations familiales, où il y avait une saignée financière et non des moindres.
Pour ce faire, une opération d’assainissement du fichier des allocations familiales a été lancée, et des missions de l’institution ont été envoyées chez plusieurs employeurs à Conakry et à l’intérieur du pays pour comparer les données disponibles dans l’application de gestion de la CNSS et les réalités du terrain.
Les résultats trouvés sont gravissimes!
Pauvre de nous!
Parmi toutes les entreprises contrôlées, aucune conformité n’a été trouvée entre les données trouvées sur place et le fichier que disposait la CNSS.
A titre d’exemple, une entreprise dont nous taisons le nom qui avait plus de 5 000 allocataires dans l’application de gestion de la CNSS, après le contrôle, il a été trouvé moins de 1 000 allocataires. Par conséquent, il a été constaté que des milliards de nos francs étaient détournés à ce niveau durant toutes ces années.
Et tenez-vous bien!
Au compte de cette entreprise uniquement, la CNSS débloquait à l’occasion de chaque échéance de paie, un montant de plus de 100 millions de nos francs, où elle devait payer moins de six (6) millions de francs guinéens seulement.
L’une des questions qu’on se pose à présent est de savoir: si pour une seule société seulement la surfacturation atteignait ce niveau, combien de milliards ont été sortis frauduleusement des caisses de cette institution durant toutes ces années avec les milliers d’entreprises affiliées à la CNSS?
A quand finira t-on de découvrir le passé sombre qu’a connu cette institution?
Hassanatou BAH