Cameroun: des journalistes sous le choc après l’assassinat de Martinez Zogo

Au Cameroun, c’est le choc après la mort de Martinez Zogo. Le corps de l’animateur et directeur de la radio Amplitude FM a été découvert, dimanche 22 janvier, dans un quartier périphérique de Yaoundé. Des journalistes sont venus lui rendre hommage à sa station.

Dans cette salle de rédaction d’Amplitude FM, depuis le matin, ce ne sont que pleurs et lamentations. Une nuée de journalistes a pris d’assaut les lieux. « Ce qu’on vit actuellement avec le cas de l’assassinat de Martinez Zogo est proprement impensable, lâche l’un d’entre eux. On croyait avoir traversé les pires moments de l’histoire de la presse camerounaise. On a vécu les années de braise ici dans ce pays, je pense qu’on n’a pas atteint un tel degré d’horreur. »

« C’est difficile, ça fait surtout peur, qu’on en soit à un tel niveau de déshumanisation », ajoute un autre.

En studio, de la musique religieuse est diffusée en boucle. Il est plus de 10h et normalement à cette heure-là, Martinez Zogo est sur les ondes. Son réalisateur est bien en poste, mais le siège de l’animateur de l’émission « L’Embouteillage » est désespérément vide. « À cette heure-ci, je devrais être à l’antenne, afin de vérifier ce qui allait suivre, détaille-t-il. À 10h50, il parlait à la République et on attendait la prochaine pause qui intervenait vers 11h20. Il arrivait à 9h30, il venait nous demander si tout allait bien parce qu’il commençait comme ça. »

À l’extérieur, la foule de journalistes éplorés continue à grossir. Des centaines d’auditeurs du journaliste se joignent à eux, avec un bouquet de fleurs ou une bougie.

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Cyrielle Rolande Bechon, directrice de l’ONG camerounaise Nouveaux droits de l’homme, demande aux autorités des réponses. « Je crois que les Camerounais demandent à savoir la vérité sur ce cas, souligne-t-elle par téléphone au micro de Pauline Le Troquier. On pense que c’est le cas de trop. Nous voulons croire encore que le Cameroun est un État de droit. On veut croire à cette lueur qui est qu’il y a quand même des gens qui dirigent ce pays et que ces gens-là n’ont pas pour vocation de semer la terreur, mais qu’ils ont effectivement quelque part, dans le fond, envie de préserver un État, et que toutes les personnes, impliquées d’une manière ou d’une autre dans cette affaire doivent répondre de leurs actes.

Rfi.fr