Colombie: les aveux de blanchiment du fils du président,

 

Ce jeudi 3 août, Nicolás Petro Burgos a avoué avoir reçu de l’argent d’un narcotrafiquant et en avoir versé une partie dans la campagne de son père pour la présidentielle de l’an dernier. Suite à cette révélation, les réactions sont nombreuses en Colombie.

Le président Gustavo Petro est éclaboussé par un scandale après les révélations de son fils. Nicolás Petro a reconnu que la campagne présidentielle de son père avait été financée illégalement. Il s’agirait d’argent reçu d’un trafiquant de drogue. Accusé de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite, Nicolás Petro Burgos a accepté de collaborer avec la justice après six jours en détention.

En Colombie, ce présumé financement illégal de campagne présidentielle fait avant tout réagir la classe politique. Pour une partie de l’opposition, la Colombie fait face à l’un des plus gros scandales de corruption de son histoire.

Plus « aucune autorité morale »

Les adversaires de Gustavo Petro ont demandé une enquête auprès de la Commission d’accusation de la Chambre des représentants. C’est le cas du sénateur Jota Pe Hernandez, de l’Alliance verte. « Des fonds irréguliers ont été introduits dans la campagne de l’actuel président Gustavo Petro. Et ce n’est pas un membre de l’opposition qui le dit. C’est son propre fils qui le déclare. Il s’agit donc d’une première allégation, d’une série peut être beaucoup plus longue, pour réclamer que le président Gustavo Petro fasse immédiatement l’objet d’une enquête », a déclaré le sénateur.

D’anciens adversaires de Gustavo Petro à la présidentielle ont, eux aussi, haussé le ton. Pour l’ancien maire de Bogota, Enrique Penalosa, le président n’a plus « aucune autorité morale pour diriger le pays ». Le centriste et ex-candidat à la présidentielle de 2022, Federico Gutierrez, a également dénoncé des « faits extrêmement graves ».

Des audiences suivies de près

Si le dirigeant peut toujours compter sur le soutien de sa vice-présidente, Francia Marquez, qui exclut de son côté « toute irrégularité dans la campagne », les Colombiens sont abasourdis. Certains sont sous le choc et d’autres demandent la démission du président, explique notre correspondante à Medellin, Najat Benrabaa.

L’affaire fait la Une des journaux. La population suit les audiences de près. Dans la rue, le sujet est sur toutes les lèvres. Maria-Carolina Gonzalez a du mal à y croire. Cette dernière regrette toute l’attention que cette affaire attire. « Je suis déçue de voir les médias colombiens qui se focalisent sur le cas du fils de Petro. Car c’est la justice qui doit faire son travail. Alors qu’ils devraient s’intéresser aux tables de négociations entre le gouvernement et la guérilla ELN », déplore la Colombienne qui travaille dans une ONG.

Un appel à manifester

De son côté, Javier Bernal, un entrepreneur dans le marketing digital, reste confiant même si la situation semble confuse. « Je ne crois pas aux théories de conspiration. Et je suis sûr que ce scandale ne fera pas tomber le président de gauche, comme le voudraient ses opposants. Mais je pense que cela va compliquer son travail et la mise en place de ses réformes. », pense-t-il.

Les opposants au président de gauche n’ont eux pas tardé à réagir. Un appel à manifester le 16 août a déjà été lancé pour exiger la démission ou le jugement de