Dans un climat alarmant, l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger se retrouve à présent au bord de l’abîme, miné par une application lacunaire et une montée inquiétante des opérations militaires. Le retrait des forces onusiennes ravive les pages sombres des affrontements meurtriers entre les forces armées maliennes et les combattants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
Les récents événements à Ber et Ménaka, marqués par des affrontements intenses entre l’armée malienne et la rébellion de Kidal, illustrent de manière préoccupante la prédominance grandissante de la voie militaire au détriment de la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Cet accord, paraphé entre les groupes rebelles et le gouvernement, censé mettre un terme aux hostilités, montre des fissures évidentes tandis que chaque faction clame toujours son engagement envers sa réalisation. L’incident lors duquel les groupes armés rebelles ont tenté de reprendre le contrôle du camp de la MINUSMA à Ber, suite au départ des casques bleus burkinabés qui l’occupaient, s’est révélé être un échec cuisant.
L’armée malienne s’est farouchement accrochée à cette position stratégique, usant de sa puissance de feu pour infliger une défaite aux groupes armés cherchant à la récupérer. Le communiqué émanant de l’État-major Général des Armées a laissé transparaître l’inquiétude : « Le vendredi 11 août 2023, une tentative d’incursion dans le dispositif et des tirs de harcèlement contre le convoi FAMa a causé 1 mort et 4 blessés parmi les forces maliennes. Les assaillants ont laissé derrière eux 4 corps, plusieurs motos et du matériel militaire. » Ce même communiqué rapporte qu’au jour suivant, samedi, le bilan s’est alourdi avec la mort de 6 militaires maliens et 4 blessés. Parallèlement, l’armée signale que « les Groupes Armés Terroristes, en fuite, ont abandonné 24 corps, 18 AK-47 et 12 motos