La dure vie de l’élite sous ostracisme politique en Guinée ! (Par Souleymane Doumbouya)

« La vérité, qu’elle vous blesse ou qu’elle vous plaise, elle est une et unique « .

L’ostracisme est la pire des exclusions car ne repose que sur la bêtise humaine. Aristote l’a vécu en son temps et le supporta difficilement. À leur époque, il était accompagné d’excommuniation décidée à l’issue d’un vote qui se faisait par des petites pierres (grès) noires et blanches (il n’y avait pas de papier). La sentence était sans appel ! Exactement, comme nous le vivons aujourd’hui, mais autrement, c’est-à-dire, de la façon la plus lâche et perfide.

De par ces temps de balbutiements démocratiques, la Guinée par un clientelisme politique sous fond de violence en tout genre et surtout contre la réputation de certaines figures de proue de l’élite, plusieurs personnes sont abattues sans sommation par des moins que rien ou une ribambelle d’immatures et de rebuts sociaux, mués en de vrais snipers, prêts à tout faire exploser pour leur leader politique. Toujours blottis derrière un smartphone, à la solde et aux bons soins du fameux leader, ils déversent leurs salissures et souillures fétides sur autrui pour le cogner sans cesse en vue de ternir l’image d’illustres personnalités.

 

 

Désormais, dans cet environnement numérique où le banal, le dérisoire et le ridicule deviennent la norme, il est permis sans fioritures, de se livrer à tous les excès, dans le seul mobile d’attirer le maximum de vues et de likes. Encore pas plus qu’hier, je tombais sur un vieux direct de la grande sœur Aicha Kone, « Impératrice de la chanson africaine », accusée par un renégat malien vivant aux USA, d’avoir connu ou couché avec le Président Gbagbo et plusieurs autres stars de sa génération, comme El maestro Bocana Maïga, Alpha Blondy etc. Elle jura sur le saint coran pour se blanchir !

La réputation demeure le plus sublime des acquis d’une femme ou d’un homme digne, voilà pourquoi, un vieux dicton populaire admet volontiers : » Qui t’ôte l’honneur, t’ôte la vie! » Et les Malinké d’enseigner dans le code de l’honneur que : « Mieux vaut mourir que la honte »!

Ici, mon très bien aimé grand frère Professeur et Ministre Bano Barry, est aussi excédé et victime expiatoire d’un mal de vivre de l’élite plus encline au silence ou à s’accommoder de l’omerta à elle imposée alors que de sa maîtrise de la science et dépositaire incontestée de la vraie lumiere qui indique la voie la plus éclairée, sa vocation est de se mettre en scelle afin de mieux aider à orienter le peuple comme une bonne boussole qui continue à indiquer le Nord. Il l’a fait savoir de la façon la plus crue, proportionnellement à l’attaque qu’il subit sur le plateau d’une radio locale qui a pignon sur rue en Guinée, ceci, de par son audimat qui caracole sans cesse. Mais, avouons-le, cette triste réalité, n’est pas l’apanage de sa seule communauté à lui, c’est une pratique à laquelle même moi-même à mes moments d’insouciance et de militantisme aveugle, comme de vraies brebis égarées et galeuses de la République, le commettais, peut-être pas dans cet environnement numérique actuel, mais par le colportage verbal, ou par ce qu’on est convenu de nommer « le téléphone arabe » ou la « Radio bipède « ! Un tel sans preuve était accusé de tous les maux et péchés d’Israël avant d’être livré à la vindicte populaire. Cela, dans le seul but et à la déloyale, pour vanter les mérites et les qualités d’un leader qui pourtant n’en a pas la moindre once du pauvre ostracisé. Cette dérive doit immédiatement cesser!

Aujourd’hui en dépit de tout, dans certains milieux malinkés que je connais, quelques uns très marginaux ont du mal à se départir de ce sale comportement contre les meilleurs filles et fils parfois sans la moindre preuve, sont brocardés sans raison valable au profit du vieux PRAC, déposé par sa propre garde pretorienne. Les arguments et justifications ont vraisemblablement emporté l’acquiessement du gotha politique construit autour de lui. Celui-ci en a expressément pris acte en depit de quelques petits soubresauts perceptibles ces derniers temps, d’une certaine base désireuse de se faire entendre par de petites actions timides, très loin des hauts faits d’armes du vieux (originel) RPG, qu’un certain, doyen feu Bah Mamadou était très admiratif dans les années « 90 ». Ceci, de par le caractère intrépide du combat des « JAUNES » d’alors, et qui payeront progressivement très chers plus tard, tout le tribut nécessaire pour l’accession à la magistrature suprême de l’homme déposé le 05 septembre 2021. Un épilogue qui denotait incontestablement du niveau de pourrissement de la tête d’une gouvernance que beaucoup ont souhaité plus vertueuse, mais en vain! Rideaux !

 

 

Cette réalité cauchemardesque m’amène sans transition, à rappeler haut et fort, que les leaders politiques de tous bords actuels et d’hier, ne sont parangon en rien, si ce n’est en manipulation ou en arnaque politique et surtout n’ont jamais accepté de se soumettre eux-mêmes, à la rigueur et à l’exigence de la démocratie. Cette aspiration collective qu’ils ne souhaitent et ne cessent de réclamer à cor et à cris les faveurs, alors qu’ils sont incapables par eux-mêmes d’en donner suffisamment l’exemple au sein de leur parti politique. Voici l’étrange destin que cette Afrique actuelle connaît par ce total dilemme : les partis politiques censés porter les germes ou la semence de la démocratie, en sont eux-mêmes aux antipodes. Ils sont quasiment tous assis sur base du culte de la personnalité excessive, c’est-à-dire, c’est l’intitue personae qui prédomine au détriment du « parti-institution ». Il est donc indéniable que plutôt que d’avoir des partis dans le sens occidental (surtout le modèle américain c’est-à-dire des USA préférable à celui européen), en Afrique, c’est autre chose bâtie, autour de tout, sauf sur les valeurs de la république et de la démocratie !

Par conséquent, trente (30) ans après l’odyssée du « vent de l’Est », que pouvons-nous récapituler de ces soi-disant opposants historiques qui nous ont vendu une ère idyllique de la démocratie renforcée par le discours de la Baule, la globalisation et l’unipolarisation d’un monde sous la toute puissance de l’hégémonie américaine ?

Les réponses se justifient par les constats d’échecs d’abord de l’ancrage démocratique du passage au pouvoir de plusieurs parmi eux: de PASCAL LISSUBA, À GBAGBO, WADE, SOGLO, ALPHA CONDÉ, IBRAHIM BOUBACAR KEITA (IBK) qui sais-je encore? Il en ressort indiscutablement, un réel sentiment d’incompréhension, d’incomplet du réalisé et surtout de déception qui s’est traduit un peu partout par une devolution monarchique du pouvoir et même dans les pires scenarii, rien n’a été conçu pour le passage à témoin à la jeune génération !

Pour la seconde génération de leaders politiques constitués d’anciens pontes des dernières décennies, c’est un sacerdoce pour l’élite africaine de tirer sous leurs pieds le tapis, afin de ne plus rééditer les erreurs du passé, ils sont généralement anciens PM, Ministres et oligarques créés de toutes pièces et qui s’érigent en nouveaux messies alors qu’ils ont eu tout le temps à degré divers non des moindres pour démontrer tout le fameux savoir-faire dont ils revendiquent. L’Afrique doit comprendre que le temps des hommes providentiels et enfants prodiges sont des contes de fées.

Enfin, ces parenthèses militaires ouvertes dans certains pays africains doivent déboucher sur de vraies REFONDATIONS et non sur le renouvellement d’un cycle de gouvernance qui ont laissé d’amers souvenirs dans la conscience collective. Si la démocratie n’est pas la panacée, « une expérimentation hasardeuse » ne saurait nous conduire à bon port!

Nous avons le droit de rêver et ce rêve passe par une noble et unique aspiration : LA BONNE GOUVERNANCE !

Puisse Dieu guider et éclairer nos pas ! Amen !

Souleymane Doumbouya