États-Unis : des élus républicains se rendent à la frontière mexicaine

À deux semaines du premier vote de la primaire républicaine dans l’Iowa, la droite conservatrice tendance Donald Trump met en avant son thème de campagne favori : l’immigration et la porosité de la frontière. Ce mercredi 3 janvier, le chef de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’est rendu avec d’autres élus du Congrès américains à Eagle Pass, ville frontalière entre le Texas et le Mexique.

Plus de soixante élus républicains – les plus à droite de l’échiquier politique – voulaient poser devant une file de migrants attendant d’être pris en charge par la police des frontières américaine. Mais sous le pont d’Eagle Pass qui surplombe le Rio Grande, ce mercredi 3 janvier, il n’y a plus personne. Selon le chef des élus républicains, Mike Johnson, l’administration Biden a sciemment déplacé des milliers de personnes pour ne pas qu’ils soient visibles et pour, ensuite, les laisser entrer librement aux États-Unis.

« Sept millions de personnes »

Mais cela ne l’a pas empêcher de faire passer son message : « Sept millions de personnes sont entrées dans le pays depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche et c’est une estimation basse. Et l’administration Biden n’a pas l’air de s’en soucier. Souvenez-vous, ils peuvent signer des décrets exécutoires (comme l’a fait Donald Trump) et tout arranger dans la nuit. Vous pouvez remettre en place l’obligation de rester au Mexique et vous pouvez pouvez arrêter de libérer les migrants interpellés. Mais ils refusent de le faire. »

Ce chiffre de sept millions comprend toutes les passages à un poste frontalier, une personne peut ainsi être enregistrée plusieurs fois, à chaque passage. Le groupe républicain qui n’a qu’une majorité de deux sièges à la Chambre des représentants menace de couper les vivre des service publics si l’administration Biden ne ferme pas la frontière.

Dates limites

Un nouveau budget pérenne – ou temporaire – doit être voté d’ici deux semaines. Deux dates limites sont à venir : le 19 janvier puis le 2 février 2024, après quoi le gouvernement et toute l’administration se retrouveront sans argent, et les agents – dont les policiers aux frontière ou les douaniers – sans salaires. Or, les républicains veulent intégrer la question migratoire dans toute loi débloquant de l’argent, pour l’Ukraine notamment. Des négociations entre les démocrates et les républicains sont en cours.

Mais la frange à l’extrême droite, dont fait partie Mike Johnson, réclame des mesures radicales pour rendre l’immigration plus difficile : plus de détentions et d’expulsions, plus d’attentes en dehors du territoire américain le temps de l’étude du dossier de demande d’asile. Le Congrès américain  revient de vacances la semaine prochaine.

rfi