Buckingham Palace a annoncé lundi 5 février que le souverain britannique âgé de 75 ans souffrait d’un cancer. Il se retire de la vie publique pour une durée indéterminée. C’est un coup dur pour Charles III, 17 mois seulement après son accession au trône. Une situation inédite pour la monarchie britannique qui soulève quelques questions.
Rien n’est écrit mais tout est prévu. En cas d’incapacité du roi, il y a deux possibilités : la régence, c’est-à-dire, un temps où une personne remplace le roi et dispose des mêmes pouvoirs. Ou bien l’abdication. Mais Charles III n’est pas prêt à lâcher sa couronne après l’avoir attendu plus de cinquante ans. C’est donc le prince William qui va pour l’instant remplacer son père.
« On se retrouve dans une situation un peu comme une compagnie cotée en bourse, Windsor Inc., où le roi sera un président non-exécutif tout au long de sa convalescence et le prince de Galles, le prince William, deviendra directeur général s’occupant des affaires courantes », détaille Marc Roche, biographe royal et auteur des Borgias à Buckingham (Albin Michel).
Une solution temporaire qui ne pourra pas durer éternellement. L’annonce du cancer de Charles est une première pour la monarchie britannique, habituée à l’opacité. Mais on est loin de la transparence totale, comme le note Marc Roche : « On ne sait rien sur la maladie dont souffre le roi, comme on ne sait toujours rien sur les causes de l’opération qu’a subie Kate Middleton. En fait, le palais reste victime de sa culture d’omerta dès qu’il est question de santé et de succession au trône. »
Buckingham Palace assure que Charles III continuera à s’occuper « des affaires de l’État », le temps de sa convalescence. Le Premier ministre, Rishi Sunak, a tenté de rassurer les Britanniques ce 6 février lors d’une interview accordée à la BBC et a déjà assuré « communiquer avec lui comme d’habitude ». Le roi, traditionnellement, s’entretient en effet chaque semaine avec le Premier ministre.
L’annonce du diagnostic a surpris beaucoup de Britanniques.« Je suis un peu choqué. Il a l’air en bonne santé, le roi… Il a une bonne hygiène de vie. S’ils ont trouvé ça à temps, il devrait s’en sortir vite ! », a réagi l’un d’eux au micro de la correspondante de RFI à Londres, Émeline Vin. Une révélation qui pourrait encourager la banalisation d’un sujet encore tabou outre-Manche. « Ici, on parle du « Grand C » ! Il faut en parler. Les traitements sont efficaces, les gens guérissent aujourd’hui ! », souligne une passante. Chaque jour, 1 000 Britanniques apprennent qu’ils ont un cancer.
Je pense que c’est grave, sinon il se serait fait soigner sans que personne ne le sache. Mais c’est triste, il a attendu si longtemps d’être roi et il est déjà malade ! En même temps, que voulez-vous, ça arrive à tout le monde !
rfi