Les relevés scientifiques l’attestent, El Niño est terminé. Depuis un an, ce phénomène météorologique naturel qui provoque un réchauffement global des températures a influencé la météo mondiale avec des conséquences graves sur tous les continents. Mais la période de calme s’annonce courte avant l’arrivée de la Niña sans doute dès cet été. Ce phénomène peut causer des températures plus fraîches, mais aussi des catastrophes naturelles, dont de la sécheresse.
On le surnomme « l’enfant terrible du pacifique », car il débute par un réchauffement localisé de la température de l’océan Pacifique Sud. Le phénomène El Niño, qui entraîne toute une modification des vents et des courants marins à l’échelle planétaire, vient donc de prendre fin, selon les relevés de l’Agence américaine de météorologie.
El Niño relâche donc enfin son emprise sur la météo mondiale. Cela après avoir contribué à des mois de vagues de chaleur marine, au stress thermique et au blanchiment massif des coraux, à la sécheresse et à la canicule, notamment en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est. Ou encore aux inondations en Afrique de l’Est.
L’arrivée de La Niña
Mais selon l’Agence météorologique américaine, le répit sera de courte durée. Car après El Niño, arrive son pendant, La Niña, sans doute dès cet été. Les prévisionnistes estiment qu’il y a 65% de chances que La Niña arrive d’ici juillet-septembre et 85% de chance d’ici le mois de décembre.
À l’opposé d’El Niño, la Niña se caractérise cette fois par des températures plus fraîches à l’échelle mondiale, mais « l’effet d’El Niño va se prolonger encore quelques mois et ne va pas effacer le réchauffement climatique » dû aux activités humaines, tempère la climatologue Aïda Diongue-Niang, vice-présidente du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
« L’épisode de La Niña de 2022, n’a pas empêché le fait que l’année a été classée comme la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée », indique-t-elle, également conseillère technique à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) du Sénégal. Les températures ne vont donc pas chuter.
Sécheresse annoncée en Afrique de l’Est
Ce cycle El Niño-La Niña n’est pas toujours aussi rapproché et ne préfigure pas forcément d’une Niña intense. Ceci dit, La Niña aura des conséquences : fortes pluies en Indonésie et dans le reste de l’Asie du Sud-est fortes pluies également en Afrique de l’Ouest. Au contraire, une sécheresse dans la Corne de l’Afrique est à redouter, ainsi qu’une saison cyclonique plus intense.
L’année de 2005, de l’ouragan Katrina qui a ravagé la Nouvelle-Orléans aux États-Unis, était ainsi une année La Niña. Autre exemple, « la sécheresse prononcée en Afrique de l’Est lors de l’épisode La Niña qui a duré entre 1998 et 2021 », se rappelle Aïda Diongue-Niang.
À cette époque, une famine, provoquée par la sécheresse et par des combats qui rendent impossible la culture des terres, avait touché un million de personnes dans le sud du Soudan et au Soudan du Sud, selon des organisations humanitaires. Des dizaines de milliers de personnes étaient mortes.
Il n’est pas dit que l’épisode La Niña qui se profile ait des conséquences aussi dramatiques. « Mais déjà avec les éléments que nous avons, les régions qui savent qu’elles vont avoir des sécheresses ou plus de pluies peuvent se préparer en conséquence », explique la climatologue Elle rappelle que « si El Niño ou La Niña relèvent de la variabilité naturelle, ils se superposent au changement climatique ce qui rend les évènements extrêmes plus intenses