Parmi les missions du Conseil National de la Transition définies par la Charte de la Transition en son article 57, figure celle de l’élaboration du projet de Constitution. Ce texte, selon la vision du CNRD, doit être un outil fédérateur du Peuple en lien avec l’idée de refondation prônée par le Président, Général Mamadi DOUMBOUYA.
L’atteinte d’un tel objectif, implique un travail sérieux, un sens élevé d’imagination et un attachement sans faille, aux valeurs de responsabilité, de progrès et surtout d’inclusion. Car, l’idée est de fédérer le maximum de Guinéens autour de ce document devant régir la République de Guinée pour les prochaines années.
Après donc, 30 mois d’activités, le CNT a présenté le 29 juillet dernier, l’avant-projet de la nouvelle Constitution. La sortie de ce document tant attendu, vient mettre fin aux spéculations, aux insinuations et à l’impatience de certains compatriotes. Avec ce texte, le CNT a gagné le pari de la discrétion, de la confidentialité, de la méthode et surtout de l’inclusivité.
Durant tout le processus, aucune fuite susceptible de perturber la sérénité du travail, aucune dissidence préjudiciable à la cohésion de l’équipe et surtout, aucun répit dans la rédaction de cet avant-projet qui vient restructurer les mécanismes de conquête, de transmission et d’exercice du pouvoir en Guinée.
Mais, si besoin en était, il faut relever certains aspects novateurs de cet avant-projet de Constitution. Le document sonne le glas de la « gourmandise » politique qui réservait jusque-là, l’exclusivité des élections nationales aux partis politiques. Nos langues nationales seront enseignées à nouveau dans les écoles pour nous aider à réaffirmer notre identité culturelle. Une Commission nationale de développement va désormais veiller à l’exploitation rationnelle de nos nombreuses ressources naturelles pour qu’elles servent enfin au développement de ce beau pays. Avec cet avant-projet, la Guinée va expérimenter pour la première fois de son histoire, si le texte est validé, le bicaméralisme avec une Assemblée nationale et un Sénat.
Aussi, le CNT a coiffé au poteau, tous ceux qui attendaient la sortie de ce document, pour en faire une source de conflit. Aujourd’hui, de Conakry à Yomou, de Yokounkoun à N’Zo, les langues se délient sur les innovations apportées par les législateurs.
Comme un menu du resto, le document est scruté. Chacun, en fonction de son ‘’ goût’’ et de son centre d’intérêt, analyse les pertinentes innovations, évalue la portée du texte.
Ce résultat si élogieux est à l’actif d’abord, du Président du CNT, Honorable Dr Dansa KOUROUMA. En véritable meneur d’hommes, il a su construire une équipe certes, hétérogène tant sur le plan des obédiences que de l’âge, pour faire sortir ce que l’on peut appeler sans le risque de se tromper, l’outil fédérateur des Guinéens. Pour la simple raison, qu’à date, aucune critique ne dénonce le caractère exclusionniste de cet avant-projet de la nouvelle Constitution. C’est déjà un pas important dans la quête de l’inclusivité imprimée par le CNT en réponse à la volonté des autorités de la Transition à ne laisser personne en marge du processus de renaissance de la Guinée.
Avec cette démarche, la Guinée vient de donner une autre leçon dans les approches rédactionnelles d’une Constitution. Parce qu’il est question d’écrire une Constitution qui nous ressemble et nous rassemble. Elle sera le véritable miroir de la société guinéenne dans sa diversité qui constitue une de ses innombrables richesses