Lors d’une réunion retransmise à la télévision, le président russe Vladimir Poutine a dressé le bilan des incursions ukrainiennes en territoire russe et donné les grandes lignes de la réponse que Moscou entend y donner. L’occasion pour le président russe de présenter une nouvelle fois la Russie comme la victime de l’impérialisme des Occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine préside une réunion avec des responsables de la sécurité et des gouverneurs régionaux afin de discuter de la situation dans le sud du pays à la suite d’une incursion des troupes ukrainiennes, via une liaison vidéo dans une résidence à l’extérieur de Moscou, en Russie, le 12 août 2024.
Alors que les régions russes de Koursk et de Belgorod font l’objet d’incursions et d’attaques des forces ukrainiennes, Vladimir Poutine a défini les priorités de l’État lors d’une visioconférence avec les gouverneurs des régions frontalières de Koursk, de Belgorod et de Briansk, ainsi que des membres de son Conseil de sécurité. Il a chargé l’armée d’expulser l’ennemi du territoire et de garantir l’étanchéité des frontières avec l’aide des services de sécurité aux frontières..
Depuis plusieurs jours, les forces ukrainiennes sont à la manœuvre dans la région de Koursk, où elles se sont enfoncées de plusieurs dizaines de kilomètres. Des avancées que l’armée russe dit avoir stoppées, mais qui ont tout de même provoqué d’importants dégâts matériels et l’évacuation de plusieurs dizaines de milliers de personnes, dans des conditions parfois chaotiques.
Depuis dimanche 11 août, c’est au tour de la région de Belgorod d’être sous pression. Les forces de Kiev bombardent assidûment la zone frontalière. Les autorités locales ont été contraintes d’évacuer 11 000 personnes d’un district de la région où les dégâts matériels sont aussi importants. Les autorités locales jugent la situation « alarmante » dans la région de Belgorod, rapporte Jelena Tomic, du service International de RFI.
Une évacuation massive de la région de Koursk
Au total, 121 000 civils ont été évacués ou ont quitté la région de Koursk, théâtre depuis six jours de l’incursion de l’armée ukrainienne qui aurait pris le contrôle de 28 localités, une première depuis le début de l’assaut russe en février 2022.
Après plusieurs jours d’incertitude sur l’état d’avancement des troupes ukrainiennes en territoire russe, le gouverneur par intérim de Koursk a confirmé lors d’un point sécuritaire avec des hauts gradés autour du président Poutine, que 28 localités de sa région étaient aux mains des forces de Kiev et que l’opération s’étendait sur une zone de 40 km de largeur et de 12 km de profondeur. Selon Alexei Smirnov, l’incursion a fait au moins 12 morts et 121 blessés dont 10 enfants. L’effet de surprise de ces attaques qui ont entraîné panique, confusion et colère dans la population, ont provoqué l’ire de Vladimir Poutine.
Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky a reconnu ce week-end que l’incursion visait à alléger la pression sur l’armée ukrainienne dans le Donbass, tout comme à « rétablir la justice » et mettre la pression sur les forces russes. L’Ukraine a revendiqué ce lundi 12 août le contrôle de 1 000 kilomètres carrés de territoire russe dans la région frontalière de Koursk, où ses forces sont toujours à l’offensive près d’une semaine après y avoir lancé une incursion armée, souligne l’AFP. C’est ce qu’a dit le commandant de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, lors d’une réunion avec le président Volodymyr Zelensky.