Le gouvernement guinéen a procédé ce mardi 13 août à la Présentation du Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle (Cadre Budgétaire à Moyen Terme / Cadre Dépenses à Moyen Terme pour 2025-2027). C’est l’occasion d’une plénière du CNT à l’hémicycle du palais du peuple.
Devant les conseillersnationaux, membres du gouvernement, et partenaires socioeconomiques , le ministre du budget a fait le point du Cadrage Budgétaire à Moyen Terme 2025-2027, dans un discours dont voici la teneur:
<< Il s’inscrit également dans la poursuite de la mise en œuvre du Programme de Référence Intérimaire (PRI), dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Son élaboration a suivi une approche transparente et inclusive sur la base d’une programmation rigoureuse des grandes tendances de nos finances publiques, garantissant ainsi la stabilité du cadre macroéconomique et financier à moyen terme. Dans ce cadre, nous mettons un accent particulier sur trois secteurs prioritaires pour les dépenses publiques : L’éducation, la santé et les infrastructures.
L’éducation, comme levier fondamental du développement, bénéficiera d’une part significative des investissements, visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous nos enfants. Des ressources accrues seront allouées pour moderniser les établissements scolaires, former les enseignants et mettre en place des programmes innovants pour adapter l’éducation aux défis du XXIe siècle. Je suis convaincu que l’éducation est une des premières richesses d’une nation. Investir dans ce domaine est un impératif pour le progrès et la prospérité de notre pays.
La santé, secteur crucial pour le bien-être de nos citoyens, verra également des investissements importants. Nous mettrons en œuvre des projets pour renforcer les infrastructures de santé, améliorer l’accès aux soins de qualité, et soutenir les programmes de prévention et de traitement des maladies. Une attention particulière sera portée à l’amélioration des conditions dans les hôpitaux et centres de santé, afin d’assurer une couverture sanitaire efficace et équitable pour tous. C’est dans ce contexte, qu’est intervenu le 1er Août dernier, la mise en vigueur de la couverture maladie pour les agents de l’Etat et les retraités, une première étape vers l’extension de cette couverture au reste de la population. Cette mesure est fondamentale pour protéger nos concitoyens contre les aléas de la vie et représente un pas important vers la couverture universelle de santé.
En tant que Ministre du Budget, je suis pleinement conscient que la santé, tout comme l’éducation, partie intégrante du capital humain, est une richesse essentielle pour notre nation. Ces investissements visent à bâtir une société plus juste, et plus solidaire.
Les infrastructures, enfin, sont essentielles pour soutenir la croissance économique et le développement régional. L’enveloppe dédiée aux infrastructures permettra la réalisation de projets clés dans les transports, l’énergie, et l’eau, afin de stimuler l’activité économique et améliorer la connectivité à travers le pays.
C’est uniquement par ces efforts que nous tirerons pleinement profit de l’exploitation du minerais de fer du Simandou pour les générations futures, dont nous avons l’obligation de préserver l’avenir.
L’objectif poursuivi est d’accroitre les marges de manœuvre budgétaires du Gouvernement afin d’améliorer l’efficacité et la qualité des dépenses publiques, tout en créant un cadre macroéconomique favorable pour les entreprises locales et étrangères.
Les prévisions de ce cadrage budgétaire triennale sont élaborées dans un contexte international marqué par la poursuite des conflits Russo-Ukrainien et au proche Orient, mais également des résultats positifs réalisés par les économies américaine et chinoise, en dépit des prévisions de ralentissement de la croissance économique mondiale.
Au niveau national, il convient de noter la persistance des effets de l’incendie du principal dépôt des hydrocarbures de Conakry, amoindrie par les impacts bénéfiques de la mise en œuvre de certaines composantes importantes des infrastructures du projet Simandou », a fait savoir Facinet Sylla avant de poursuivre sa narration :
« Sur la période 2025-2027, les recettes du budget de l’Etat sont estimées à une moyenne annuelle de 41 779,4 Mds, dont 96,3% proviendront des recettes intérieures et 3,7% de recettes extérieures.
Les recettes intérieures pour la période sont évaluées à une moyenne annuelle de 40 297,1 Mds, soit un accroissement de 38% par rapport au niveau prévisionnel de 2024. Leur mobilisation se présente ainsi qu’il suit :
• 53,8% par la Direction Générale des Impôts ;
• 38,2% par la Direction Générale des Douanes ;
• 8,0% par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique.
La pression fiscale moyenne sera de 11,4% par an, passant de 10,6% en 2025 à 12,1% en 2027, principalement du aux revenus fiscaux attendus de l’exploitation du minerai de fer de Simandou.
En ce qui concerne les dépenses de l’Etat, elles sont projetées à 46 046,7 Mds en moyenne par an, avec une progression de 36,5% entre 2024 et 2027, et une augmentation annuelle moyenne de 11,1% sur la période. Ces dépenses se décomposent en dépenses courantes pour environ 56% et en dépenses d’investissement pour 44%, en moyenne annuelle.
L’enveloppe dédiée au financement du Programme d’Investissement Public (PIP) se chiffre à 18 426,0 Mds en moyenne sur la période, avec une progression de 76,9% entre 2024 et 2027. Cette enveloppe financera les projets dans les secteurs suivants : 30,8% pour les infrastructures et équipements, 17,3% pour le secteur social, 25,2% pour l’administration générale, 13,9% pour l’eau, l’énergie, les mines, les industries et les services, et environ 10% pour le développement attendus » peut-on lire