Ce jeudi 5 septembre, plus d’un millier de communes brésiliennes sont en état d’alerte, en raison d’une humidité très faible et parfois comparable à celle de déserts comme le Sahara, au moment où le pays affronte une sécheresse historique et des incendies en série.
Les zones affectées par cette sécheresse historique se concentrent surtout dans la région centrale du Brésil, notamment à Brasilia, et dans le sud-est, dans les États très peuplés de Sao Paulo et du Minas Gerais. Celles-ci présentent un taux d’humidité inférieur à 12%, sous le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon les données publiées par l’Institut national de météorologie (Inmet).
« Maladies pulmonaires »
Pour cet organisme public, c’est une situation « très dangereuse », car elle représente « un grand risque d’incendies de forêt », mais aussi « pour la santé », exposant notamment les habitants à des « maladies pulmonaires » ou des « maux de tête ». Dans plusieurs dizaines de communes, le taux d’humidité est passé sous le seuil des 10%, atteignant même 7%. Un niveau « aussi bas » que dans le Sahara, dit à l’AFP Ana Paula Cunha, chercheuse au Centre national de surveillance des désastres naturels (Cemaden).
Selon elle, le Brésil vit sa pire sécheresse « depuis au moins 70 ans », en raison « du manque de précipitations accumulé » depuis la fin de l’année 2023. Le pays est ravagé depuis des mois par une vague d’incendies de grande ampleur, en Amazonie (nord), la plus grande forêt tropicale de la planète, au Pantanal (centre-ouest), et plus récemment dans l’État de Sao Paulo (sud-est). D’immenses nuages de fumée provenant de ces incendies ont recouvert des grandes villes comme la capitale Brasilia, où il n’a pas plu depuis 130 jours.
La combinaison de hautes températures, vents violents et faible humidité crée un « contexte très favorable à de nouveaux feux », a averti la ministre de l’Environnement du Brésil, Marina Silva, dans un entretien récent à l’AFP. Seuls deux des vingt-sept territoires qui constituent le Brésil « ne sont pas gravement touchés par de graves pénuries d’eau », a-t-elle déclaré.
Crises climatique à répétition
Lors d’une audience au Sénat le 4 septembre, elle a alerté sur le fait que le Pantanal, plus grande zone humide du monde et sanctuaire de biodiversité, pourrait disparaître « d’ici la fin du siècle » si la sécheresse persiste et que ces phénomènes climatiques « sont de plus en plus graves et fréquents ».
Le Brésil a subi une autre crise climatique de plein fouet en mai, quand le sud du pays a été dévasté par des inondations qui ont fait plus de 180 morts. La communauté scientifique attribue ces événements climatiques extrêmes au phénomène météorologique El Niño associé au réchauffement de la planète. Fin 2025, le Brésil accueillera dans la ville amazonienne de Belem la COP30, la conférence des Nations unies sur le climat.